Actualisé le 02 mai 2014
P-au-P, 1er mai 2014 [AlterPresse] --- Depuis plus de deux semaines, les ressortissants haïtiens résidant à El Limón, une municipalité de la province de Independencia au Sud de la République Dominicaine, sont sous une menace constante de représailles, suite à l’assassinat d’un citoyen dominicain, le jeudi 10 avril 2014, rapporte la plateforme Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr).
« Il ne se passe pas même une journée sans que des Dominicains viennent nous intimider. Nous ne nous sentons pas en sécurité face à ces menaces. Il faut que les autorités des deux pays agissent en toute urgence pour éviter le pire. », ont souligné des voyageurs au Réseau frontalier Jeannot Succès (Rfjs) de Fonds-Verrettes, proche de El Limón.
Cette psychose de peur pourrait paralyser les activités des ressortissants haïtiens, contraints de rester chez eux afin de ne pas être la proie du dénommé Santo, le fils du défunt, qui a juré de venger la mort de son père.
Comme souvent, dans ces circonstances, le crime perpétré sur la personne du ressortissant dominicain Regue est attribué, sans aucune évidence, à un travailleur migrant haïtien.
Face à cette situation, la plateforme Garr demande aux autorités dominicaines et haïtiennes d’intervenir rapidement à El Limón pour rétablir le calme dans cette municipalité frontalière et favoriser un « climat harmonieux » entre les deux peuples partageant l’île.
Une troisième session de réunions binationales, entamées en janvier 2014 entre les autorités des deux pays, a été maintes fois reportée, en raison d’insatisfactions exprimées par les dirigeants haïtiens sur des dispositions prises en République Dominicaine autour de la sentence du 23 septembre 2013. Cette sentence de la Cour constitutionnelle dominicaine rend apatrides plus de 200 mille Dominicaines et Dominicains, pour la plupart d’ascendance haïtienne.
La dernière date retenue, pour la poursuite des pourparlers haïtiano-dominicains de haut niveau, est le mardi 6 mai 2014. [jep kft rc apr 1er/05/2014 0:20]