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Haïti-Gouvernement/Economie : Des mesures annoncées pour limiter les dépenses de voyages et de per diem publics

P-au-P, 24 avril 2014 [AlterPresse] --- La ministre de l’économie et des finances (Mef), Marie Carmelle Jean-Marie promet de réduire les dépenses de voyages et de per diem du gouvernement, lors d’une conférence de presse autour du projet-loi révisé de finances pour l’exercice fiscal 2013-2014, donnée, ce mercredi 24 avril 2014, au bureau du premier minisre et à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.

Des mesures administratives seront prises pour contrôler, notamment, les dépenses de voyages et de per diem (une indemnité perçue pour permettre à quelqu’un de vivre dans un pays étranger au sien) au sein du gouvernement, indique Jean-Marie.

Tous les voyages devront être désormais approuvés par le premier ministre Laurent Salvador Lamothe après l’analyse des opportunités, fait-elle savoir précisant que les voyages qui n’apporteront rien au pays seront laissés de côté.

Les frais nommés per diem, liés aux voyages, seront réévalués en conseil des ministres, ajoute-t-elle, soulignant qu’au cas où les frais de ces voyages sont assurés par d’autres organismes, les per diem complémentaires de l’Etat seront, par conséquent, annulés.

« Il n’y a pas une enveloppe budgétaire allouée aux dépenses de voyages. Chaque entité décide de choisir, à l’intérieur de son budget de fonctionnement, les dépenses à allouer aux voyages ».

L’opinion publique reste très critique sur l’ooportunité de nombreux voyages à l’étranger, effectués, depuis mai 2011, notamment par le président Joseph Michel Martelly et assimilés à une grande source de dépenses publiques, tant les délégations dites officielles sont généralement imposantes.

Au lendemain de son investiture en 2011, Martelly n’a fait que multiplier des tournées internationales constantes aux frais de la république.

Des visites ont été même effectuées à l’étranger pour aller assister à des matches de championnat de football.

800.00 dollars américains constitueraient les frais journaliers, que la république offre au président en voyage.

Contrairement aux allégations du 22 avril 2014 de la ministre Jean-Marie, selon lesquelles elle n’a pas d’informations à donner à la presse, mais plutôt à la population (par quels canaux ?), aucune reddition de comptes n’a été, à date, faite sur ces multiples voyages à l’étranger, émargés du trésor public.

La tendance est forte en faveur de l’autoritarisme au sein de ladite administration politique, dont les pratiques - au comble de l’arrogance et de l’agression des citoyennes et citoyens - tendent à méconnaître les règles de transparence et de reddition de comptes concomitantes à la gestion publique, incluant l’utilisation des recettes puisées de taxes de contribuables.

Le gouvernement n’écarte pas la possibilité d’appliquer des dispositions d’augmentation des perceptions de taxes dans divers domaines, en cas d’approbation du budget révisé par le parlement.

Quoi qu’il en soit, beaucoup de réponses, apportées par le ministère des finances à la conférence de presse du 23 avril 2014, ont paru soit évasives, soit peu convaincantes, aux yeux de plusieurs journalistes.

Cette semaine encore, alors qu’il évoquait des « caisses vides de l’Etat », Martelly s’est déplacé à la tête d’une délégation officielle à Taïwan.

La ministre de l’économie promet rigueur et discipline budgétaire dans la mise en œuvre du projet-loi révisé de finances, déposé à la chambre des députés, le mardi 22 avril 2014, cinq mois avant la fin de l’exercice fiscal 2013-2014.

Est-ce que ce budget de l’actuelle administration politique sera à nouveau rejeté par le parlement, quand on sait que, depuis l’investiture de Martelly, en 2011, aucun d’entre eux n’a été approuvé ?

Le montant du budget révisé est évalué à 118 milliards de gourdes (US $ 1.00 = 46.00 gourdes ; 1 euro = 65.00 gourdes aujourd’hui), un peu moins par rapport à celui de 2012-2013 qui avoisinait 131 milliards de gourdes, soit une baisse de plus de 10 %.

Au préalable, le sénat avait rejeté une proposition de budget de 126 milliards de gourdes du gouvernement, pour l’exercice 2013-2014, à cause d’irrégularités et de taxes injustifiées relevées dans le document.

Entre-temps, des questionnements divers sont soulevés dans le pays sur les disponibilités financières réelles dans le trésor public, dans un contexte d’augmentation des prix des biens essentiels à la consommation, de valorisation du taux de change du dollar américain par rapport à la gourde, de non agrément par des banques commerciales de chèques émis par des ministères et autres organismes publics, entre autres.

Avec ce nouveau budget révisé, soumis à seulement 5 mois de la fin de l’exercice fiscal (en cours) 2013-2014, le gouvernement entendrait mettre l’accent sur la modernisation des finances publiques, selon Jean-Marie qui, sans préciser lesquelles, dit vouloir se pencher sur des activités d’investissements (générateurs de ressources pour l’Etat) pour trouver d’autres financements en dehors des taxes régulières.

Maintenir la stabilité macro-économique et une bonne gestion des dépenses publiques figurent parmi les objectifs du ministère des finances pour le terme de cet exercice fiscal.

La masse salariale a été augmentée dans ce budget pour répondre aux revendications des enseignantes et enseignants, fait savoir la ministre souhaitant un renforcement de la formation des cadres et de la formation professionnelle.

Après l’annonce, faite dans les médias par le ministre de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp), Nesmy Manigat, d’octroyer un relèvement de traitement aux enseignantes et enseignants dans les écoles publiques, la Plateforme des syndicats dit attendre du concret. [emb kft rc apr 24/04/2014 0:15]