P-au-P, 22 avril 2014 [AlterPresse] --- Le Centre d’éducation populaire Jacques Stephen Alexis (Sepjasa en Créole) salue la mémoire de l’écrivain et militant politique Jacques Stephen Alexis, à l’occasion du 92e anniversaire de sa naissance (22 avril 1922- 22 avril 2014) et du 53e anniversaire de son assassinat (17 avril 1961-17 avril 2014).
Symbolisant un martyr de l’intolérance et de la barbarie du pouvoir de Duvalier, Jacques Stephen Alexis est porté disparu après son arrestation, par le régime duvaliériste, en compagnie de quatre compagnons, Charles Adrien-Georges, Guy Béliard, Hubert Dupuis-Nouillé et Max Monroe.
Le régime duvaliériste n’a jamais eu le courage d’avouer son crime.
Leader du mouvement étudiant de 1946 conduisant à la chute du président Elie Lescot [1], le médecin Jacques Stephen Alexis s’est aussi engagé à prodiguer des soins de santé gratuits dans les quartiers populaires et défavorisés, rappelle le Sepjasa.
Les engagements d’Alexis en tant qu’intellectuel et militant communiste lui ont valu d’être considéré comme un rebelle par le dictateur François Duvalier (1957-1971).
Moins d’un an avant sa disparition, Alexis a adressé une lettre à François Duvalier, à travers laquelle il a dénoncé les actes d’intimidation dont il était l’objet du pouvoir.
Egalement romancier, Alexis a publié plusieurs grandes œuvres, dont Compère général soleil (1955), Les arbres musiciens (1957) et L’espace d’un cillement (1959).
Le dictateur Jean-Claude Duvalier doit être condamné
Rappelant l’assassinat de Jacques Stephen Alexis, orchestré par la dictature de François Duvalier, le Sepjasa appelle les autorités judiciaires haïtiennes à condamner le fils de celui-ci, Jean-Claude Duvalier (1971-1986), responsable, lui aussi, de nombreux actes d’assassinats et de tortures.
Le Sepjasa encourage les organisations des droits humains et l’Office de la protection de la citoyenne et du citoyen (Opc) à forcer la justice haïtienne à juger Duvalier et ses partisans pour les violations des droits humains et les crimes contre l’humanité.
Le jeudi 20 février 2014, la cour d’appel de Port-au-Prince a reconnu la nécessité de juger Jean-Claude Duvalier pour crimes contre l’humanité en cassant l’ordonnance du juge Carvès Jean, qui avait rejeté les poursuites contre l’ancien dictateur Jean-Claude Duvalier pour crimes contre l’humanité.
Les avocats de Duvalier entendent, disent-ils, saisir la cour de Cassation dans ce dossier. [emb kft rc apr 22/04/2014 11:20]
[1] Né le 9 décembre 1883 à Saint-Louis-du-Nord / Nord-Ouest, Elie Lescot mourut le 20 octobre 1974 à Laboule / à l’est de la capitale Port-au-Prince. Il fut président d’Haïti du 15 mai 1941 au 11 janvier 1946.