P-au-P, 21 avril 2014 [AlterPresse] --- Des personnalités, évoluant dans la sphère politique, restent encore sceptiques quant à la volonté réelle du chef de l’État d’organiser des élections d’ici la fin de l’année, en dépit de ses dernières déclarations rassurant que les élections seront tenues, à tout prix, en 2014.
Au moment de laisser le pays, le samedi 19 avril 2014, vers Taïwan, Michel Martelly a fait savoir que toutes « les consultations » seront maintenues, « de sorte que rien ne puisse empêcher la tenue des élections prévues pour le 26 octobre 2014 ».
« Il est temps de clore ce chapitre des élections », a ajouté Martelly, qui renvoie la balle au sénat, l’invitant à voter l’amendement de la loi électorale en suivant les recommandations de l’accord politique d’El Rancho en date du 14 mars 2014.
A son retour, si rien n’a bougé, Michel Martelly prévoit d’agir suivant les dispositions de l’accord, en particulier l’article 12, permettant au Conseil électoral provisoire (Cep) de se passer du vote du parlement.
Doutes sur la bonne volonté de Michel Martelly
« Nous pensons que la déclaration de Michel Martelly est encore irresponsable et dilatoire », considère le sénateur Wetsner Polycarpe dans des déclarations à AlterPresse.
Un jugement, axé sur le fait que, dans l’accord, il est question d’un organisme électoral provisoire qui n’a pas encore été mis en place.
Tout en invitant le président à agir suivant les dispositions de la Constitution, le sénat aurait déjà écrit à la présidence, pour lui dire que « le parlement (sénat) ne pourra pas voter » les amendements de la loi électorale, bien que les députés aient déjà amendé cette loi dans la soirée du 1er avril 2014.
« Tous les sénateurs sont d’accord pour des élections en 2014 (…) nous n’avons aucun problème pour voter des lois et amendements à l’avantage de la population », explique Polycarpe.
Mais, le processus devrait commencer par la « création d’un conseil électoral provisoire au moyen d’un arrêté présidentiel », lequel demanderait l’amendement que le sénat n’hésiterait alors pas à exécuter, selon les propos de Wetsner Polycarpe.
Cette proposition, le sénat compte l’initier auprès de la présidence.
La position de Polycarpe est partagée par Jean Irvelt Chéry, représentant des partis anti-gouvernementaux au sein de la commission de suivi, chargée de veiller à l’application de l’accord politique d’El Rancho.
S’agissant de l’application de l’article 12 de l’accord, Irvelt Chéry pense que le chef de l’État devrait d’abord « penser à l’application des articles antérieurs », particulièrement celui traitant de la substitution du Collège transitoire du conseil électoral provisoire (Ctcep) par un Conseil électoral provisoire (Cep). [srh kft rc apr 21/04/2014 15:20]