Interview
Par Weibert Arthus
P-au-P., 1er sept. 04 [AlterPresse] --- La création en Haiti d’une nouvelle formation politique dénommée Parti Libéral a été récemment annoncée, au cours de la réunion de responsables politiques et personnalités d’autres secteurs haitiens à Oslo. Weibert Arthus qui couvre cette réunion pour AlterPresse a interrogé un des responsables de ce parti, Frandley Denis Julien.
W.A : Frandley Julien pourquoi avoir choisi de lancer le Parti Libéral à Oslo
FJ : Le choix d’Oslo n’est pas stratégique. J’ai juste fourni des explications aux responsables des partis politiques haïtiens présents à Norvège qui avaient des informations sur mon implication dans des réflexions menant vers la formation d’un parti politique. Le lancement du Parti Libéral se fera très prochainement, en Haïti.
W.A : Pourquoi à droite ?
F.J : Dans un premier temps en Haïti nous avons eu une diabolisation de la gauche. Du temps des Duvalier, les communistes ont été voués à la prison, à l’exil et à la mort. Après la dictature on a trouvé normal que des gens soient de gauche. àŠtre à gauche peut ne pas être réaliste dans la conjoncture mondiale mais les gens ont la liberté de l’assumer même si ce n’est que pour faire des exercices intellectuels ou de la littérature.
Dans le deuxième temps on a assisté à une diabolisation de la droite depuis l’arrivée d’Aristide au pouvoir. Pourtant dans le monde entier, comme en Allemagne et c’est le cas qui nous ressemble le plus,-on voit des partis très socialisants, c’est-à -dire, solidaires de toutes les couches de la population et prêts à les aider à travers une relation de partage. Plus près de nous, en République Dominicaine, Fernandez est un libéral, un homme de droite. Et on voit clairement les fruits de ses réalisations face aux dégâts de la gestion de Mejia, un président de gauche.
Notre ligne dans le Parti Libéral est claire. Nous voulons projeter l’image d’une autre Haïti où tout le monde pourra être ensemble pour participer à l’œuvre de développement. Nous croyons qu’il faut donner à l’individu les moyens de son épanouissement. Le développement du pays passe par celui des individus. Il faut que le pays connaisse la croissance. Que le secteur privé s’émancipe d’avantage afin qu’il en soit de même pour toute la population
W.A : Pourquoi vous regrouper avec des hommes d’affaires pour créer ce parti ?
F.J : Je pourrais amener la question autrement : pourquoi pas avec des hommes d’affaires ? Où est le problème ? Le Parti Libéral n’est pas le parti du secteur privé comme on a tendance à le croire. Il est vrai que les principaux initiateurs du mouvement sont, pour la grande majorité, des hommes du secteur privé. Ce sont des gens qui enfin croient qu’il est temps que tous les Haïtiens participent à la politique du pays. Sinon on aura toujours des GNB. Mais il faut que j’ajoute que le discours du parti libéral est très bien reçu au Cap-Haïtien même parmi les petits marchands. Il y a aussi beaucoup d’étudiants qui s’impliquent dans le parti.
W.A : L’Initiative Citoyenne a publié une note dans laquelle il se désolidarise de vous et dit que vous ne le représentez pas à Oslo. Que pouvez-vous nous en dire ?
F. J : J’ai démissionné de l’Initiative Citoyenne depuis le mois de mars 2004 donc il n’y a aucun rapport entre eux et mon voyage à Oslo. L’erreur, je crois, a été commise par l’Institut des Sciences Politiques et Sociales (ISPOS) qui, dans un document, a mis mon nom comme membre de l’Initiative Citoyenne.
W.A : A quel titre êtes-vous présent à Oslo ?
F. J : Je suis invité à Oslo en tant que citoyen haïtien impliqué dans une série de discussions initiée par la Norvège depuis 1998.