P-au-P, 15 avril 2014 [AlterPresse] --- L’organisation internationale Reporters sans frontières (Rsf) se dit alarmée, ce mardi 15 avril 2014, par le communiqué du Conseil national des télécommunications (Conatel) menaçant les stations de radio de sanctions, dans une position que s’est procurée l’agence en ligne AlterPresse.
Le Conatel a publié, le mercredi 8 avril 2014, un communiqué, dans lequel il épingle certaines stations de radio qui diffuseraient, selon lui, de « fausses informations » contribuant à la déstabilisation du pays.
Le conseil, virtuellement placé sous la tutelle du ministère de la communication, dont le titulaire Rudy Herivaux a égratigné la presse lors de son installation, a promis des sanctions.
L’organisation Reporters sans frontières indique être « alarmée par un tel rappel à l’ordre et les menaces que ce communiqué représente pour la liberté de la presse ».
Entrevoyant une possibilité de « censure à priori », Rsf affirme également craindre « des répercussions néfastes sur l’exercice du travail des journalistes en Haïti ».
Camille Soulier, responsable du bureau Amériques de Rsf, dont les propos sont rapportés dans le communiqué, parle de « discours régressif », tout en appelant le ministre de l’intérieur, Réginald Delva, à forcer le Conatel à se rétracter.
Haïti est 47e dans le dernier classement de Rsf sur la liberté de la presse, « une position assez enviable, menacée aujourd’hui par l’augmentation des intimidations envers les professionnels de l’information ces deux derniers mois », souligne le communiqué.
Plusieurs journalistes et défenseurs des droits humains ont reçu des menaces de mort ces dernières semaines, a répertorié la Plateforme des organisations haïtiennes de défense des droits humains (Pohdh). [kft rc apr 15/04/2014 13:30]