Par Angélica Rocío López et Wooldy Edson Louidor
Bogotá, 5 avril 2014 [AlterPresse] --- Bogotá a reçu en concert, le vendredi 21 mars 2014 à 8 heures du soir, le groupe musical haïtien Carimi au théâtre Jorge Eliécer Gaitán, situé dans le centre-ville de la capitale colombienne.
Carimi a été invité par la Secrétairerie de la Culture, de la Récréation et du Sport de la Mairie de Bogotá, dans le cadre du programme Bogotá Créole, organisé par Instituto Distrital de las Artes-Idartes et orienté à diffuser la culture afro-colombienne.
La Caraïbe et surtout la « créolité » (appelée aussi culture afro-colombienne), cultivée par les habitants de l’archipel San Andrés, Providencia et Santa Catalina, étaient à l’honneur avec divers rythmes : polka, calypso, pasilli...
Le compas était aussi à l’honneur.
Considéré comme l’un des plus grands représentants de ce genre musical très populaire en Haïti, Carimi était très attendu au programme Bogotá Créole, selon la mairie de Bogotá.
En fait, l’organisation de ce concert constitue l’une des dernières activités de la Mairie de Bogotá, dont l’ancien titulaire Gustavo Petro devait renoncer à ses fonctions le 19 mars suite à la signature d’un décret présidentiel ratifiant la décision du procureur de la Nation Alejandro Ordóñez de le destituer.
La destitution de Petro a fait, le lundi 24 mars 2014, l’objet d’une audience publique par devant la Commission interaméricaine des droits humains (Cidh).
C’était donc un dernier cadeau, offert à la capitale colombienne par les autorités de l’ex-Secrétairerie de la Culture de la Mairie de Bogotá, sous l’administration de Petro.
Tel que prévu, Carimi a fait salle comble au théâtre Jorge Eliécer Gaitán. Tout s’est déroulé dans l’ordre et avec ponctualité.
Visiblement surpris par la représentation de leur pays dans la capitale sud-américaine, des dizaines d’Haïtiennes et d’Haïtiens s’étaient réunis, dès 7 heures du soir, devant le théâtre pour accueillir les musiciens de Carimi.
« Nous pensions qu’il n’y aurait aucun Haïtien dans le concert », a dit l’un des musiciens.
« Vous vous trompez. La communauté haïtienne vous attendait avec joie et fierté », a répondu une Haitienne, tenant un drapeau bleu et rouge, symbole officiel d’Haiti.
Des drapeaux haïtiens flottaient au rythme des tubes de Carimi, dont le chanteur principal Michael Guirand animait une foule en liesse, en essayant de communiquer avec le public dans un mélange d’Anglais et d’Espagnol.
La foule a vibré, dansé, chanté et exécuté des chorégraphies d’« un des meilleurs groupes musicaux haïtiens », selon la mairie de Bogotá.
C’était une grande occasion pour la communauté haïtienne de se rencontrer et aussi de faire connaître sa culture à la capitale colombienne.
On entendait partout dans la salle des cris « Viva Haití », « Arriba Haití », « Me gusta Haití ».
Les Colombiens les plus âgés gardent encore les souvenirs des groupes haïtiens, dont Coupé Cloué (Gesner Henri), les Schleu Schleu, les Frères Déjean, qui, autrefois (dans les années 1960 et 1970), venaient souvent se produire au pays. [arl wel gp apr 05/04/2014 2:00]