Correspondance Gerdy Jérémie
Jacmel, 29 mars 2014 [AlterPresse] --- Trois blessés et 5 arrestations : c’est le bilan, depuis le lundi 24 mars 2014, des manifestations enclenchées par l’organisation « Pèp anba lavil k ap lite » (Opall), pour exiger des autorités la reconstruction des ponts sur la rivière des orangers et le dédommagement des résidentes et résidents, dont les maisons ont été démolies dans le cadre des travaux, apprend AterPresse.
Contrairement à la première journée du lundi 24 mars, les deuxième et troisième journées de cette série de protestations se sont révélées très violentes.
3 personnes blessées et 5 arrestations ont été enregistrées à la suite des affrontements entre les protestataires et les agents de la police nationale départementale, marqués par des jets de pierres, de tessons de bouteilles et des tirs d’armes.
Deux des victimes, dont une femme, ont été gravement atteintes de projectiles. L’autre victime est un policier national blessé par des jets de pierres. Les blessés ont été transportés à l’hôpital.
Les manifestants en colère ont dressé des barricades de pneus usagés, enflammés un peu partout à travers la ville.
Les policiers nationaux ont, pour leur part, lancé des gaz lacrymogènes.
Une situation, qui a paralysé le fonctionnement des établissements scolaires ainsi que des activités commerciales.
Après les agitations des manifestants pour forcer à libérer les protestataires arrêtés, la police nationale a cédé dans l’après midi du mercredi 26 mars 2014.
Les activités ont timidement repris dans la cité pendant la journée du jeudi 27 mars 2014.
Mais les manifestants n’ont, pourtant, pas baissé les bras.
Ils ont investi les rues tôt dans la matinée et dressé des barricades de pneus usagés enflammés et se sont massés, devant le bureau de la délégation du Sud-Est, pour réclamer des explications du délégué.
Dans la foulée, un employé de cette dite institution aurait été malmené par les protestataires.
Le ministère de l’intérieur a déjà débloqué les fonds pour les victimes, avait déclaré, en janvier 2014, Pierre Michel Lafontant, délégué départemental du Sud-Est, à la suite d’une série de manifestations enclenchées par l’organisation « pèp anba lavil kap lite » (Opall).
Les fonds annoncés auraient été « détournés », accuse Pierre Junior Lapin, porte-parole d’Opall.
Du coup, les membres d’Opall menacent de poursuivre leur mouvement de sept jours, baptisés les « sept jours de Jéricho ».
Les travaux au niveau de la rivière des Orangers, pour la protection du bas de la ville de Jacmel contre les inondations, devraient impliquer des actions de drainage, de curage et de construction de ponts. [gj kft rc apr 29/03/2014 11:35]