P-au-P, 29 mars 2014 [AlterPresse] --- Des représentants de patrons et d’organisations syndicales ont signé, le jeudi 27 mars 2014, un mémorandum d’accord bipartite pour lancer officiellement une table de dialogue social dans la branche économique du textile.
Cet espace de dialogue se veut « un instrument efficace de consultations, de négociations et d’échanges d’informations entre les représentants des employeurs et de travailleurs, de façon bipartite », indique le document dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Les signataires du document plaident pour l’organisation de discussions entre les acteurs concernés sur « des questions représentant un intérêt commun, relatives aux relations professionnelles ».
Cet accord va apporter des solutions aux problèmes concrets des ouvrières et ouvriers de la branche textile, espère le représentant des syndicats, Charles Auguste Archélus.
La table de dialogue devrait permettre de créer réellement une bonne communication à travers un espace de discussions, souhaite-t-il, appelant à mettre de côté l’hypocrisie et à maintenir un dialogue franc et sincère.
Des ouvriers du parc industriel métropolitain (de Port-au-Prince), dans la Société nationale des parcs industriels (Sonapi), continuaient encore, le mardi 18 mars 2014, de déplorer leur salaire quotidien fixé à 200.00 gourdes (US $ 1.00 = 45 gourdes ; 1 euro = 65.00 gourdes aujourd’hui) et le côté cosmétique des mesures d’accompagnement, annoncées par la direction de la Sonapi.
Cet accord du 27 mars 2014 constitue un outil extrêmement important dans la gestion des relations du travail, considère, pour sa part, le représentant du ministère des affaires sociales et du travail (Mast), Jules Moïse.
Ce dialogue social aurait pour vertu de prévenir et de résoudre éventuellement des conflits, risquant d’entraîner de grandes conséquences pour la branche et l’économie nationale, anticipe Moïse.
« Confiance, bonne foi et respect mutuel » sont des éléments nécessaires pour arriver à un dialogue loyal, recommande le Mast.
Ce mémorandum entend contribuer à enrayer la violence comme forme d’expression de revendications, signale la médiatrice spéciale du travail, Josseline Colimon Féthière, ancienne titulaire (novembre 2009 - octobre 2011) du ministère du commerce et de l’industrie (Mci).
Elle appelle à l’écoute et au support mutuel des parties prenantes de l’accord pour sa mise en œuvre.
« C’est une grande satisfaction », exprime le représentant des patrons, Clifford Apaid, soulignant combien cet accord est nécessaire pour le développement.
Cet accord survient après le licenciement, le 8 janvier 2014, de six travailleurs de l’usine « One World Apparel S.A. », située au nord de Port-au-Prince.
Ces six ouvriers, tous membres du secrétariat exécutif du Syndicat des ouvriers du textile et de l’habillement (Sota), ont été révoqués après leur participation à des mouvements revendicatifs en faveur d’un salaire minimum journalier de 500.00 gourdes pour les travailleuses et travailleurs de la sous-traitance.
Plusieurs patrons sont réfractaires au mouvement syndical qui défend les droits des ouvrières et ouvriers.
Ont pris part à la signature, de l’accord du jeudi 27 mars 2014, plusieurs représentants d’organisations syndicales, comme la Confédération des forces ouvrières (Cfoh) et la centrale nationale des ouvrières et ouvriers haïtiens (Cnoha), ainsi que des institutions observatrices comme le Mast, le Mci, Better Work Haïti et la commission Hope. [emb kft rc apr 29/03/2014 1:25]