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Haïti-Société : Plus d’une centaine d’employés mécontents, réclament le départ du directeur général de l’Ona, Bernard Degraff

P-au-P, 27 mars 2014 [AlterPresse] --- Plus d’une centaine d’employés de l’Office national d’assurance-vieillesse (Ona), ont été interdits de pénétrer dans l’enceinte de cette institution, ce jeudi 27 mars, à cause de leur mouvement de protestation exigeant le départ du directeur général, Bernard Degraff, a observé l’agence d’information en ligne AlterPresse.

Les accusations de corruption à l’encontre du directeur général de l’Ona, Bernard Degraff, fusent de toutes parts.

De la vague de révocations irrégulières et intempestives des employés, à l’augmentation spectaculaire supposée de son salaire, en passant par le dépôt de l’argent des assurés dans des banques autres que la Banque centrale et des dépenses ahurissantes, les employés mécontents épinglent un à un les écarts qu’ils reprochent à Degraff.

Alors qu’il était dix heures du matin ce 27 mars, une centaine d’employés réclamaient sa révocation.

« Qu’il pleut, qu’il tonne, Bernard Dégraff doit partir », scandent plusieurs dizaines d’employés de cette institution, qui malgré un soleil de plomb et une chaleur suffocante, se sont massés devant l’entrée de cette institution.

La barrière de l’entrée principale de l’institution était fermée, occupée par quelques agents du Corps d’intervention et de maintien d’ordre (Cimo), qui ont formellement interdit à quiconque de pénétrer dans l’enceinte de l’établissement, à cause des actes de pillages qui ont été orchestrés la veille.

Selon l’un des employés de l’institution, Wislène Chérestale, « des tableaux de valeur, des dossiers ont été volés par des individus qui les ont transportés dans un pick-up. Ainsi, l’Ona devient une caserne. Puisque ce sont des policiers qui occupent l’espace, alors que les employés sont dehors ».

Jean Milot Trazil, agent de sécurité de l’Ona, se montre tout aussi critique en expliquant que « c’est la quatrième journée de mobilisation des employés de l’institution, parce qu’ils ne sont pas d’accord avec le mode de fonctionnement du Directeur général Bernard Degraff, qui utilise les avoirs de l’institution comme ses biens personnels, en achetant des voitures de luxe pour ses amies ».

Il critique le fait que Bernard Degraff ait créé une structure Ona-Pam en dehors de toutes les normes institutionnelles, dit-il.

Les employés mécontents projettent de fouler le macadam dans le cas où leur principale revendication n’est pas satisfaite, à savoir la révocation du directeur général, Bernard Degraff.

Par ailleurs, dans une correspondance adressée à la chambre des députés, le mercredi 26 mars 2014, le ministre de la justice et de la sécurité publique a sollicité la levée de l’immunité parlementaire du député Arnel Bélizaire, à cause de son intrusion au parquet, pour libérer de force des agents de sécurité de l’Ona appréhendés par la police et placés sous contrôle du parquet de Port-au-Prince.

Cette correspondance a été lue, dans une séance plénière, par le député Abel Descollines pour analyse et enquête. La commission produira par la suite un rapport à l’assemblée qui décidera sur la recevabilité ou non de la demande et statuer sur le sort du député Arnel Bélizaire.

Bien qu’une résolution ait été adoptée, le 27 mai 2013, par les sénateurs, recommandant le licenciement immédiat du directeur général de l’ONA Bernard Degraff, pour insuffisance professionnelle, charge de corruption, violation flagrante de la Constitution et de la loi dans l’accomplissement de sa fonction à la tête de l’Ona, il continue malgré tout à diriger cette institution. [jep apr 27/03/2014 13 :55]