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Haïti-Politique : L’accord d’El Rancho, un simple papier qui ne change rien ?

P-au-P, 18 mars 2014[AlterPresse] --- L’entente trouvée entre la présidence (exécutif) le Parlement et quelques partis politiques à Pétion-Ville (périphérie est) le 14 mars, soulève l’enthousiasme des uns, mais nourrit le scepticisme des autres qui n’espèrent pas une résolution de la crise politique.

Le porte-parole de la primature, Kedler Augustin, affiche son optimisme quant à la mise en œuvre de l’accord et la possibilité de trouver une issue positive à la crise actuelle.

Il insiste particulièrement sur les élections, dont le premier tour est annoncé pour octobre prochain. « Nous avons la volonté d’aller vers les élections », affirme-t-il lors d’une conférence de presse le 17 mars. « Nous restons optimistes et positifs », ajoute-t-il.

« C’est un papier, un accord sans contenu », déplore Rosemond Pradel, le secrétaire général de la Fusion des socio-démocrates, joint par AlterPresse. « Ce papier ne va pas permettre de résoudre le problème fondamental des élections honnêtes », présume-t-il.

La Fusion avait laissé la table des discussions après que sa proposition de la mise sur pied d’un gouvernement de consensus, avec un « nouveau premier ministre et des gens crédibles venus de divers secteurs » ait été refusée.

Contre l’idée de la Fusion c’est celle d’un gouvernement d’ouverture dont les membres seraient issus des partis politiques intéressés qui a trouvé l’adhésion des participants au dialogue.

La plateforme politique Mouvement patriotique de l’opposition démocratique (Mopod) qui n’a pas pris part au dialogue est également sceptique.

Pour son porte-parole, Turneb Delpé, cet accord vient « garantir un coup d’État électoral ».

Le Mopod critique le fait que l’actuel gouvernement utilise l’appareil d’État et les fonctionnaires de l’administration publique pour renforcer son Parti appelé, Parti haïtien Tèt Kale (Phtk).

De son coté, le Parti de l’ancien président Jean Bertrand Aristide Fanmi Lavalas, qui avait également laissé le dialogue inter-haïtien promet de fixer sa position ce mardi 18 mars.

Mais déjà, Maryse Narcisse, dirigeante de Fanmi Lavalas, déplore que la date pour les prochaines élections soit décidée dans cet accord, tandis que c’est normalement la prérogative du conseil électoral. [srh apr 18/03/2014 06 :20]