P-au-P, 18 mars 2014 [AlterPresse] --- Sous l’égide de la conférence épiscopale d’Haïti (Ceh) présidée par le cardinal Chilby Langlois, l’accord tant attendu entre des partis politiques, le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif est enfin signé, même si des réserves sont exprimées.
Coup de théâtre ? Surprise ? Simulation ?
L’opposition radicale anti-Martelly ne prend pas l’accord au sérieux et préfère rassembler ses énergies en vue de la mobilisation contre le pouvoir en place.
•Politique – Dialogue national
Enfin un mois après, les acteurs signent l’accord politique
Vendredi 14 mars 2014, l’accord politique fruit du dialogue entre l’exécutif, des partis politiques et le pouvoir législatif est signé à Petion Ville (périphérie est).
Le président Martelly a signé pour l’exécutif. Le sénateur Steven Irvenson Benoit, mandaté par le président du Sénat, Dieuseul Simon Desras, a paraphé pour le Sénat. Les partis politiques restés sur la table des pourparlers ont aussi apposé leur signature.
Le président de la chambre des députés affirme qu’il signera l’accord une fois que ses pairs auront analysé le document.
Selon l’accord, le Collège transitoire du conseil électoral permanent (Ctcep) se transformera en Conseil électoral permanent. Les 3 pouvoirs ont 10 jours francs pour confirmer ou changer certains de leurs représentants.
Les élections pour deux tiers du Sénat, la chambre des députés et les collectivités territoriales doivent avoir lieu d’ici le 26 octobre 2014.
Les organisations de base du Mopod veulent redescendre dans la rue
Contre la logique d’entente, le 14 mars 2014, des dizaines de membres et proches d’organisations de base du Mouvement patriotique de l’opposition démocratique (Mopod) ont entamé des discussions et une série d’activités de sensibilisation autour des revendications centrales de ce regroupement de l’opposition politique.
Démission de Michel Martelly et son équipe, organisations d’élections générales en 2014 sont les principaux vœux du Mopod.
Les jours et semaines à venir diront quel sort est réservé à cet accord et son niveau d’impact éventuel sur les réalités politiques d’Haiti.
•Justice
Quand un ancien dictateur profite des mécanismes démocratiques
Le 11 mars 2014, les avocats de l’ancien tyran Jean-Claude Duvalier annoncent à la presse que leur client récuse la composition de la Cour d’Appel qui a pris l’arrêt ordonnance demandant à juger le dictateur pour crimes contre l’humanité.
Duvalier et ses avocats accusent la Cour d’Appel d’être partiale envers la partie civile (les victimes).
Des organisations de défense des droits humains en Haïti ne voient pas d’un mauvais œil la démarche des avocats et estiment que cela prouve que l’ex dictateur jouit des bienfaits de la démocratie.
Quant aux victimes, elles disent être inébranlables dans leur quête de justice et annoncent qu’elles ne baisseront pas les bras.
Non sans arrogance, le sénateur Wencesclas Lambert dit s’excuser auprès de sa victime bastonnée
Le 13 mars 2014, lors que l’étudiant Daniel Théodore rencontre la presse à Port-au-Prince et reçoit le support de la Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains (Pohdh), son bourreau, le Sénateur Wencesclas Lambert dit regretter son agression le 9 mars contre un étudiant, tout en justifiant son attitude.
Il appelle cela "excuses publiques".
L’étudiant a été sévèrement frappé à la bouche pour avoir contesté un argument du Sénateur au cours d’une rencontre à Marigot (Sud-est) avec des membres d’organisations locales.
Le 12 mars, flanqué de ses avocats André Michel et Newton St Juste, Théodore a porté plainte contre Lambert au parquet de Jacmel, principale ville départementale. Des centaines d’étudiants l’ont accompagné.
Encore une plainte contre l’Onu pour l’introduction du cholera en Haïti
Le 11 mars 2014, une nouvelle plainte attaque l’organisation des Nations Unies par devant un tribunal de Brooklyn pour sa responsabilité dans l’introduction du choléra en Haïti. Justice et réparation sont exigées pour les victimes.
1 500 Haïtiens, des citoyens américains et des avocats font partie de la délégation des plaignants et plaignantes.
5 avocats des victimes du choléra en Haïti avaient déposé une plainte, le lundi 9 octobre 2013, devant le tribunal fédéral de Manhattan, à New York, avec le même motif.
Le département d’Etat américain avait par la suite notifié le tribunal sur l’immunité de la mission onusienne en Haïti, selon la chaine de télévision française d’infos BFMTV. [efd kft gp apr 17/03/2014 14:50]