P-au-P, 17 mars 2014 [AlterPresse] --- Le parti Action pour construire une Haiti organisée (Akao) renouvelle son appel à des élections générales anticipées à l’occasion de son cinquième anniversaire, dans une déclaration transmise à AlterPresse.
Le parti Akao créé le 10 mars 2009, souligne dans sa déclaration « un climat politique complètement délétère entretenu par l’administration Martelly/Lamothe ».
Relevant « l’autoritarisme » du pouvoir en place, le jeune parti politique rappelle qu’il s’est tenu à l’écart du dialogue entre l’exécutif, le législatif et certains partis de l’opposition. Un dialogue qui a abouti à la signature le 14 mars du « protocole d’accord El Rancho ».
Akao critique ce dialogue et affirme affirme que l’accord « n’est qu’une peau de chagrin » et que « les principaux partis de l’opposition n’ont aucune assurance que le système électoral, enrayé par le pouvoir Martelly/Lamothe, sera restauré en raison du fait que son renouvellement n’a pas été acquis ».
L’accord, dont le contenu n’a pas été dévoilé à la presse, a été signé par Michel Martelly, le sénateur Steven Benoit, mandaté par le président du senat, Dieusseul Desras, ainsi qu’une quarantaine de représentants de partis.
Le Mouvement patriotique de l’opposition démocratique (Mopod) allié au Rassemblement des démocrates nationaux progressistes (Rdnp) de Mirlande Manigat et le parti Fanmi Lavalasse de l’ancien président Jean Bertrand Aristide n’ont pas paraphé le protocole. Pas plus que le président de la chambre des députés, Jacques Stevenson Timoléon, qui a promis de le faire « plus tard ».
« Le dialogue ne saurait avoir pour vertu, par la magie du verbe, de résoudre les contradictions puissantes d’intérêts qui nouent le statu quo. Il ne peut créer l’illusion d’ententes de surface qui ne touchent pas aux racines profondes de nos maux, qui détournent les esprits des problèmes fondamentaux et qui absolvent les fautes graves des dirigeants plutôt que de les condamner », martèle pour sa part Akao.
Outre des élections générales anticipées, Akao évoque également la souveraineté populaire qui doit, selon lui, être le moteur de véritables politiques publiques.
Parallèlement le dialogue entre les parties engagées à El Rancho va se poursuivre, selon la médiatrice, la Conférence épiscopale d’Haïti (Ceh), pour qui la signature de l’accord du 14 mars permettra de jeter les bases d’un dialogue national.
Cependant le Mopod, l’un des partis de l’opposition réclamant lui aussi le départ de Martelly et des élections pour renouveler tout le personnel politique, a annoncé la reprise de sa mobilisation. [kft/emb gp apr 17/03/2014 8 :35]