Correspondance Gerdy Jérémie
Jacmel, 12 mars 2014 [AlterPresse] --- L’étudiant Daniel Théodore a porté plainte, le mercredi 12 mars 2014, au greffe du parquet du tribunal civil de Jacmel (Sud-Est) contre le sénateur Wensclas Lambert qui l’avait agressé physiquement le 9 mars à Marigot (autre commune du Sud-Est), a constaté AlterPresse.
Frappé à coups de poing à la mâchoire par Wensclas Lambert, lors d’une réunion, Théodore a eu deux dents arrachées.
« Mon certificat médical est la preuve tangible qui doit me garantir justice. Je sais que le parlementaire jouit de son immunité, mais je suis confiant que je vais obtenir justice », espère Daniel Théodore.
La victime est assistée dans ses démarches juridiques par les avocats André Michel et Newton Louis Saint Juste.
« Nous entendons poursuivre l’affaire jusqu’à faire triompher la justice. Nul n’est au-dessus de la loi. Nous allons montrer au sénateur que la défaite du droit est provisoire », a martelé Me. André Michel.
Le commissaire du gouvernement près le tribunal civil de Jacmel, Me Jean Féraud Antoine, a donné la garantie qu’il fera « exactement ce que la loi (me) demande de faire dans cette affaire ».
Les démarches judiciaires ont été accompagnées d’une manifestation de plusieurs centaines de personnes, dont de nombreux étudiants, descendues dans les rues en signe de solidarité avec la victime.
Des membres de la société civile, notamment d’organisations de défense des droits humains, comme le Réseau Sud-Est de défense des droits humains (Resedh), la Société Macaya (Soma), et des militants de divers mouvements politiques se sont joints à la manifestation qui a exigé la démission et l’arrestation du sénateur Wencesclas Lambert.
Les protestataires en colère ont incendié une banderole portant le nom de l’ancien sénateur Joseph Lambert, grand frère de Wencesclas.
Un petit groupe de partisans du sénateur agresseur, estimé à une dizaine, a tenté une contre manifestation et exprimé son soutien à Wencesclas Lambert.
Venue de Port-au-Prince, une délégation de 6 étudiants de la faculté d’ethnologie de l’Université d’Etat d’Haïti (Ueh), membres du Mouvement des étudiants pour le changement (Mechan), a pris part à la manifestation de solidarité avec Daniel Théodore.
« Notre présence à Jacmel est pour dire non ! Il est inconcevable que l’oligarchie des Lambert prenne le département en otage et se dresse en bourreaux pour terroriser la population », a fait savoir Wilberd Alouidor, membre de cette délégation d’étudiants.
Par ailleurs, Jean Isalon Tevenin, un ingénieur qui déclare avoir été également victime d’agression de la part du sénateur Wencesclas Lambert, le 9 janvier 2014 à Bainet (Sud-Est), en a profité pour porter plainte.
Au niveau du sénat, aucune disposition n’a encore été annoncée.
Cependant, les agissements de Wencesclas Lambert ont été fermement condamnés par le président du sénat, Dieusseul Simon Desras. [gj gp apr 12/03/2014 20:00]