Correspondance Ethzard Cassagnol
Fonds-Verrettes, 12 mars 2014 [AlterPresse] --- Lançant un cri de désespoir, plus de 10 ans après le passage du cyclone qui a détruit Fonds-Verrettes, des organisations paysannes appellent les élus et futurs élus à se tourner vers leur commune.
Ces organisations communautaires de base (Ocb) suivent une série de sessions de formation visant leur renforcement, lequel a donné lieu au déchaînement de leur colère contre les autorités locales.
Vu les tensions qui couvent, ces autorités locales - qui participent, elles aussi, à cette série de sessions ayant le même objectif - ont préféré s’abstenir, apprend AlterPresse.
Cela n’a fait qu’ajouter au ressentiment des membres d’organisations de base, qui appellent les prochains élus à ne pas suivre la voie tracée depuis 2004.
« Au lendemain des inondations de mai 2004, le président Boniface Alexandre annonçait l’opportunité de relocaliser, rapidement, la ville de Fonds-Verrettes. Dix ans après, rien n’a été fait, pendant que les autorités locales n’ont assuré aucun suivi à ce sujet. Maintenant, les habitantes et habitants de Fonds Verrettes doivent se mettre ensemble pour défendre leurs intérêts et leurs droits », déclare Val Pierre Noël, habitant d’Oriani, localité de Fonds-Verrettes.
Atteindre Fonds-Verrettes reste très compliqué depuis plusieurs années.
A l’entrée du bourg, il faut parcourir 8 kilomètres et traverser une rivière.
Au niveau de la commune, il n’y a pas de système d’approvisionnement en eau potable, tandis que les bureaux de l’État (état civil, mairie, tribunal) se trouvent dans une zone réputée à risque.
« Depuis plus de trente (30) ans que Fonds-Verrettes est devenue commune, on ne saurait affirmer de la moindre réalisation ici », déclare Jean-Robert Paul, habitant de Gros Cheval, localité de Fonds-Verrettes.
Seulement, ont été entamés, en 2014, les travaux de construction d’un marché public.
Interrogés par AlterPresse, plusieurs participantes et participants à la série de sessions de formation lancent une mise en garde aux autorités.
Ils demandent aux éventuels candidats de rompre avec la tendance actuelle, avant d’envisager toute participation aux prochaines élections.
Depuis fin 2013, Fonds-Verrettes connaît une sécheresse, particulièrement rude, associée à l’augmentation du prix de l’engrais, qui est passé de 900.00 à 2,500.00 gourdes le sac en juin 2013 (US $ 1.00 = 45.00 gourdes ; 1 euro = 63.00 gourdes aujourd’hui).
De plus, l’eau manque beaucoup dans les citernes familiales, alors que les rivières demeurent les rares points d’approvisionnement.
Cette situation soulève la grogne des organisations paysannes.
Cinquante-huit organisations participent à la série de sessions de formation, laquelle entre dans le cadre d’un projet de renforcement, financé par l’Union européenne et exécuté par l’organisation de coopération espagnole Cesal.
Ayant débuté en septembre 2013, le projet devrait durer jusqu’à mai 2015. [ec kft rc apr 12/03/2014 11:45]