Correspondance Shella Chauvette
Belladère, 12 mars 2014 [AlterPresse] --- L’eau de robinet est rare à Belladère, depuis janvier 2014.
Cette situation soulève des craintes de flambée de choléra dans la commune frontalière, située dans le département du Centre, suivant les témoignages recueillis par l’agence en ligne AlterPresse.
« Je suis obligé de me lever à quatre heures du matin (8:00 gmt aujourd’hui) pour aller jusqu’à Mategwas, zone « Nan 14 », pour trouver de l’eau. Des fois, je reviens sans eau, parce que je ne peux pas me bagarrer avec les autres personnes », raconte Béatrice Ledoux.
Environ deux à trois kilomètres séparent le centre-ville de Belladère et Mategwas, une zone où il est possible de trouver un peu d’eau, après beaucoup de bagarres.
Trente mille (30,000) personnes habitent Belladère. Presque toute cette population souffre de cette pénurie d’eau.
« Un seul robinet fonctionne, pour une population de 30 mille personnes. Ce n’est pas possible ! », s’insurge Marcellus Gustave, un riverain.
Des médecins craignent que cette situation contribue à une flambée de choléra à Belladère.
« Souvent, les premières causes de maladie sont un manque d’hygiène, la promiscuité. Des fois, même nous, les médecins résidents, arrivons à trouver, avec beaucoup de difficultés, de l’eau pour le bain et autres besoins. C’est inacceptable, il faut que la Direction nationale d’eau potable et d’assainissement (Dinepa) assume ses responsabilités », proteste Dr. Alain Pierre, un médecin résident à l’hôpital Notre Dame la Nativité.
Les restaurateurs, eux aussi, se plaignent du fait que leurs activités commerciales sont au ralenti, à cause de la pénurie d’eau à Belladère.
« La nourriture, elle-même, demande beaucoup d’hygiène. Donc, si je ne peux pas trouver de l’eau, les consommateurs n’auront rien à manger. Cela aura d’autres conséquences. Que la mairie de Belladère prenne ses responsabilités », déclare Marlène Jean, une restauratrice.
A la première section Rente-Mathé, localité Los-Puertes, plusieurs habitantes et habitants affirment, à AlterPresse, devoir parcourir cinq kilomètres, avant d’atteindre la source « Olis », en raison du dysfonctionnement du système d’adduction.
« Depuis trois mois, les tuyaux sont hors service, à cause des travaux d’infrastructures routières. Je ne peux pas continuer à vivre dans cet état, car l’eau est l’élément primordial de l’existence. La saison pluvieuse n’est même pas encore arrivée. Je dois faire quoi ? », se demande Ceyroll Joseph, habitant de Los-Puertes.
Des habitantes et habitants de Roy-Hossé disent être obligés, parfois, d’aller à motocyclette jusqu’à Lagwas, une rivière située à près de 10 kilomètres de la zone, pour puiser de l’eau.
Ce qui les expose à des accidents.
« Le jeudi 6 mars 2014, pendant que mon mari allait puiser de l’eau à motocyclette, il a eu un accident. Actuellement, il est à l’hôpital. Tout ça, pour un peu d’eau, ce n’est pas possible. Le monde a changé. Je n’en peux plus », confie Myrtha Cézarin.
Les habitantes et habitants pointent du doigt principalement la mairie de Belladère, qui n’aurait rien entrepris, selon eux, pour faire réparer le captage de Nan MoKit, lequel alimentait la ville en eau potable. [sc kft rc apr 12/03/2014 9:10]