P-au-P., 26 aout. 04 [AlterPresse] --- Les organisations paysannes du Paraguay se mobilisent à travers l’occupation de nombreux latifundios pour obtenir de la part du gouvernement 100.000 hectares de terre au benefice d’environ 10.000 familles, selon une dépeche de l’agence A-Infos, transmise à AlterPresse.
L’agence indique qu’une rencontre entre représentants du gouvernement, entrepreneurs agricoles et organisations paysannes est prévue ce 26 août pour essayer de trouver une solution au conflit.
Cependant le ministre de l’Agriculture, Antonio Ibáñez, a affirmé que six ministres du gouvernement s’étaient réunis avec les paysans pour traiter de ce sujet mais qu’il n’existe aucune possibilité de satisfaire cette exigences.
Le principal dirigeant de la Coordination Nationale d’Organisations Paysannes (MCNOC), Luis Aguayo, a affirmé que les paysans ne participeront pas à cette rencontre si les violentes expulsions des lieux occupés ne cessent pas. Il a également affirmé que le gouvernement ne respecte pas son engagement de tolérer les occupations lorsqu’il n’a pas été détecté de vols, destructions des installations ou de cultures.
La campagne de mobilisation paysanne s’explique, selon Luis Aguayo, "parce que les terres sont concentrées aux mains de peu de personnes tandis qu’augmente la quantité de paysans sans terres ou de ceux qui ne possèdent que de petites parcelles".
Le 16 août dernier, les organisations paysannes avaient prévenues qu’elles effectueraient des invasions de terres dans 7 départements du pays si aucun progrès dans la réforme agraire et la redistribution des richesses du secteur agricole n’avaient lieu.
Autour de 3.000 familles se sont mobilisées le 15 août en effectuant seize occupations d’immeubles et des barrages de routes.
Les paysans exigent également que cesse la vente de terres aux étrangers, référence directe aux entrepreneurs brésiliens et argentins qui achètent au Paraguay des terres à prix très faible pour cultiver du soja transgénique.
Le 19 août 2004, des centaines de paysans se sont mobilisés dans les rues de la capitale du Paraguay, Asunción, pour protester contre une loi de privatisation qui devait être discutée au Parlement.
Au sujet de cette loi, Luis Aguayo a affirmé : "Les entreprises publiques et les ressources naturelles doivent être au service du peuple tout entier et non au bénéfice des groupes de pouvoir corrompus ou des transnationales".
Cette loi avait déjà été dérogée en juin 2002 après une série de protestations populaires et paysannes. De violentes répressions policières s’étaient soldées par la mort d’un paysan. [gp apr 26/08/04 00:50]