P-au-P, 05 mars 2014 [AlterPresse] --- Un travailleur migrant haïtien, âgé de 28 ans, a été tué et au moins 27 autres blessés par balles et à l’arme blanche, le samedi 1er mars 2014, au cours d’une manifestation organisée à Boca de Cachon (Jimani / Sud de la République Dominicaine), rapporte la plateforme Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr).
Le migrant haïtien, décédé, a succombé des suites de ses blessures, le dimanche 2 mars, à l’hôpital de Barahona.
Les travailleurs migrants haïtiens réclamaient plus de 3 mois de salaires impayés par les autorités dominicaines, dans le cadre de la construction d’un village visant à reloger 560 familles menacées par des inondations causées par la montée des eaux du lac Enriquillo, dans la localité de Boca de Cachon.
Ils ont profité de la manifestation pour dénoncer les mauvais traitements et les persécutions, dont ils sont souvent l’objet de la part du général Rafael de Luna Pichirilo.
Ce général, qui est le principal responsable des recrutements, n’a fourni de contrat à aucun d’entre eux, déplore le père Lissaint Antoine, directeur du Service jésuite aux migrants (Sjm-Haïti) à Fonds-Parisien, localité haïtienne frontalière avec Malpasse / Malpaso.
Se référant au plan national de régularisation des étrangers, le Service jésuite de Jimani est intervenu pour empêcher toute éventuelle reconduite des travailleurs migrants, vers le territoire haïtien.
Le lundi 3 mars 2014, les responsables du projet ont entamé le processus de paiement des travailleurs migrants haïtiens, tout en exigeant le rapatriement de ces travailleurs migrants.
Ce nouvel incident survient une semaine avant une troisième rencontre, prévue pour le 7 mars à Jacmel (Sud-Est d’Haïti) entre les autorités des deux pays, sur divers dossiers.
Dans les différentes négociations avec la République Dominicaine, il faut prendre en compte la main-d’œuvre importante dont dispose Haïti, souligne la plateforme Garr.
La plate-forme de défense des droits des migrants considère « indispensable de mettre en place un système de protection qui favorise le respect de la dignité humaine lors des recrutements » de travailleurs migrants pour la République Dominicaine.
« Il est urgent que le gouvernement haïtien ratifie la convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies, dans sa résolution 45/158 du 18 décembre 1990. Cette ratification facilitera les recours judiciaires internationaux dans de telles circonstances », comme celle du samedi 1er mars 2014 à Boca de Cachon. [apr 05/03/2014 0:00]