P-au-P, 26 févr. 2014 [AlterPresse] --- La plateforme Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr) se dit préoccupée par rapport aux mécanismes qui seront mis en place pour donner des documents d’identité aux migrantes et migrants haïtiens en République Dominicaine, dans une prise de position transmise à AlterPresse.
La plateforme Garr craint surtout que des Cartes d’identification nationale (Cin) soient attribuées à des Dominicaines et Dominicains.
Aussi, demande-t-elle aux autorités haïtiennes d’adopter des mesures de prudence, pour que ce projet ne soit pas utilisé aux fins de propagande et de monnaie d’échanges par le gouvernement dominicain, pour diluer l’arrêt 168/13 de la cour constitutionnelle dominicaine (en date du 23 septembre 2013), à travers son Plan national de régularisation des étrangers prôné comme solution à la dénationalisation.
« La question d’identification doit être abordée dans le cadre d’une approche globale. Car, les problèmes de documentation des immigrantes et des immigrants haïtiens sont nés du dysfonctionnement du système d’état civil haïtien. Et, même si de grands efforts ont été déployés en vue de rendre accessibles des documents d’identité à la diaspora haïtienne, le système reste toujours moribond », relève la plateforme Garr.
Le gouvernement a pris un arrêté permettant aux Haïtiennes et Haïtiens de régulariser leur situation en République Dominicaine.
Cet arrêté permet, entre autres, aux Haïtiennes et Haïtiens, sur la foi de témoins, de faire une requête de pièces d’identification, comme les actes de naissance. Des pièces d’archives seront aussi utilisées.
L’accent n’a pas été mis sur l’accès aux actes d’état civil, en particulier à l’acte de naissance, déplore la plateforme Garr.
Or, l’accès aux actes d’état civil est une pierre d’achoppement des démarches, entreprises par beaucoup de migrantes et migrants haïtiens en quête de régularisation de leur situation migratoire.
De plus, cette démarche n’intègre pas des solutions durables favorisant la modernisation du système national d’enregistrement, principale source des problèmes de documentation dans le pays comme à l’étranger, relève la plateforme Garr.
Ainsi, exhorte-t-elle, une nouvelle fois, l’État haïtien à prioriser la question d’état civil, en mobilisant des fonds et des ressources nécessaires afin de parvenir à cette modernisation tant souhaitée. [jep kft rc apr 26/02/2014 13:50]