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L’UNESCO et la Journée de souvenir de la traite négrière

Paris, 25 août. 04 [AlterPresse] --- L’Organisation des Nations Unies pour l’Education la Science et la Culture (UNESCO) a commémoré en son siège, à Paris, la journée internationale de souvenir de la traite négrière et l’abolition de l’esclavage. Cet événement organisé le 23 août a permis de mettre en valeur les différentes facettes de la Révolution haïtienne.

Ainsi, les organisateurs de la journée du 23 août ont commémoré deux « événements fondateurs » : la première révolte des esclaves de Saint-Domingue, éclatée dans la nuit du 22 au 23 août 1791 lors de la cérémonie du Bois-Caïman dirigée par Boukman, et son aboutissement le 1er janvier 1804.

L’année 2004 a été retenue par la Conférence Générale de l’Unesco comme « Année internationale de commémoration de la lutte contre l’esclavage et de son abolition ».

Dans son allocution, le directeur général de l’UNESCO, Koïchiro Matsuura, a mis l’accent sur l’attention particulière accordée par Haïti à cet événement. Il a salué la présence en Haïti du Président de la Conférence Générale de l’Unesco, Michael Omolewa. Matsuura a précisé que « sensibiliser l’opinion publique à cette histoire tragique dont la plaie est toujours ouverte, approfondir la réflexion sur ses causes et conséquences, renforcer la promotion de la tolérance et des droits de l’Homme sont les enjeux de cette célébration. »

Les participants à cette journée ont pu admirer une exposition de toiles qui retracent « la tragédie de la traite négrière ». En fait, le Directeur Général de l’UNESCO a voulu que cette « journée hommage à l’émancipation des esclaves de Saint-Domingue et aux différents mouvements abolitionnistes qui ont fait de l’abolition de l’esclavage un impératif moral et universel soit d’abord un moment partagé de recueillement, de mémoire et de réflexion. »

Entre les poèmes « Dire la douleur des êtres anéantis » de la comédienne Solal Valentin et les paroles en ryhtme de D’ de Kabal qui expriment « la colère des nouvelles générations », l’assistance a eu droit aux chansons et percussions haïtiennes exécutées par le groupe Adjabel - de tendances racines et dirigé par un haïtien. C’est en fait la seule participation « haïtienne » à cet événement tournée quasi exclusivement autour de l’histoire d’Haïti.

A part l’UNESCO, les organisateurs de cette journée sont des associations antillo-guyanaises, réunionnaises et des départements d’Outre-Mer français.

Le moment le plus fort de cette journée a été marqué par la présentation par le Comité Marche du 23 mai 1998 d’un exposé illustré intitulé « Comprendre la Révolution haïtienne de 1804 ». C’est un ensemble de diaporama présentant et commentant les différentes étapes ainsi que les grandes figures de la Révolution allant de la déportation des Africains à la victoire finale de esclaves de Saint-Domingue sur l’armée esclavagiste française.

La question de la réparation a été également soulevée par l’assistance. Preuve que les Africains et les descendants des esclaves africains ne veulent pas passer sous silence cette partie de leur histoire qui, rappellent-ils, est aussi celle de la France et de toute l’humanité. [wa apr 25/08/2004 13:20]