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Haïti : Solidarité de diverses organisations au mouvement de résistance contre le projet de l’Ile-à-Vache

P-au-P, 21 févr. 2014 [AlterPresse] --- Plus d’une douzaine d’organisations apportent leur appui au mouvement de résistance, entamé par des habitantes et habitants de l’Ile-à-Vache (Sud du pays), en vue de faire échec à la mise en œuvre du projet touristique du gouvernement dans la zone, dans une note en date du 19 février 2014 dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

La population reste ferme sur sa position, qui est d’empêcher l’actuelle administration politique de s’accaparer, à travers ce projet, de ses terres, au profit de grandes firmes transnationales, indiquent ces organisations, dont le Groupe de recherche et d’appui pour le développement (Grad), Komite relèvman Divivye (le Comité pour le relèvement de Duvivier / Krd), la fondation des coopérantes et coopérants pour le développement de l’Ile-à-Vache (Foncodi).

Cette position est exprimée dans un contexte de visite, ce 21 février 2014, du premier ministre Laurent Salvador Lamothe, en vue d’inaugurer une station de radio communautaire sur l’Ile-à-Vache.

Des manœuvres et répressions pour étouffer la résistance

Ces organisations condamnent « la politique violente et d’intimidation », orchestrée, depuis le samedi 8 février 2014, par le gouvernement du premier ministre Laurent Salvador Lamothe, à l’encontre de la population de l’Ile-à-Vache, en vue d’implanter ce projet.

Ce « pouvoir autoritaire au service de la bourgeoisie internationale » a essayé, en vain, d’écraser le mouvement, à travers des tentatives diverses de manipulation, de diversion et de propagande, ajoutent les organisations.

Après la manifestation en date du 7 février 2014, des agents de la Brigade d’intervention motorisée (Bim) et du Corps d’intervention et de maintien de l’ordre (Cimo) ont bastonné plusieurs des protestaires du mouvement, comme Rosena Masena, Charles Laguerre, Bertin Similien et Maxo Bell.

Dénonciation d’un éventuel massacre par le pouvoir

Les organisations attirent l’attention des jeunes (femmes et hommes), des organisations conséquentes dans le département du Sud et dans le pays en général, sur un éventuel « plan de massacre » qui ,disent-elles, pourrait être mis à exécution par le gouvernement contre les opposants de « son projet touristique » à l’Ile-à-Vache .

Plus de 100 agents de la Bim, au service du gouvernement, y sont déjà cantonnés, apparemment pour mater toute tentative de mobilisation des habitantes et habitants de l’île contre le projet.

En ce sens, une liste, sur laquelle figurent les noms des protestataires à arrêter, aurait été soumis à la police pour les suites nécessaires, rapportent-elles.

L’actuelle administration politique manifeste clairement sa volonté de développer, dans le pays, un système autoritaire et d’exploitation, qui piétine les droits fondamentaux du peuple haïtien, comme la liberté de parole, de réunion et d’association, de manifestation, garantis par la constitution, souligne la note de ces organisations sociales.

Le projet touristique de l’Ile-à-Vache, non-adapté aux besoins de la population

Les organisations, signataires de la note de solidarité avec les revendications des protestataires de l’Ile-à-Vache, dénoncent l’objectif du gouvernement de déployer, dans le cadre du projet touristique de l’Ile-à-Vache, une zone franche touristique, qui ne servirait pas les intérêts de la population, craignent-elles.

S’accaparer des terres des paysannes et paysans, les expulser de l’ile et les transformer en ouvrières et ouvriers dans les zones franches : tel est, en outre, l’objectif visé par ce projet gouvernemental, identifient-elles.

L’exécution de ce « plan criminel » du gouvernement, qui déclare aussi l’île-à-Vache d’utilité publique, vise à mettre la zone en vente, au profit de grandes firmes transnationales et de « bourgeois » nationaux.

Ce projet, axé sur la mise en place d’un aéroport international, d’un terrain de golf et de grands hôtels pour des touristes, entre autres, n’est pas adapté aux besoins de la population vivant sur l’Ile, déplorent-elles.

Elles appellent tous les mouvements sociaux, notamment de droits humains, à se solidariser avec la population de l’ile, dans sa résistance face à l’implantation du projet.

Elles invitent les organisations de droits humains à enquêter sur les violations, perpétrées sur l’île dans le cadre de l’implantation du projet.

Depuis le 27 décembre 2013, la population de l’ile se mobilise et résiste contre le projet du gouvernement d’expulser la majorité de la population, estimée à environ 15, 000 mille habitantes et habitants.

L’initiative du Mouvement patriotique démocratique et populaire (Mpdp), un regroupement d’une trentaine d’organisations politiques et sociales se positionne aussi contre le projet gouvernemental « Ile-à-vache destination touristique ». [emb kft rc apr 21/02/2014 11:30]