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Haïti-RD : Le dossier de la "dénationalisation" transcende le dialogue haïtiano-dominicain, selon Saint-Vincent-et-les-Grenadines

P-au-P, 20 févr. 2014 [AlterPresse] --- Saint-Vincent-et-les Grenadines réaffirme ses préoccupations par rapport à la sentence 168-13 de la République Dominicaine, insistant sur le fait que la situation qu’elle a engendrée va au-delà d’un dialogue entre ce pays et son voisin, Haïti, rapporte un communiqué de l’Organisation des Etats américains (Oea).

Saint-Vincent-et-les Grenadines réitère cette position lors de la présentation le 19 février, du rapport préliminaire de la Commission interaméricaine des droits humains (Cidh) sur une visite en territoire dominicain fin 2013.

Selon les conclusions préliminaires de la Cidh, la sentence « a donné une nouvelle interprétation en ce qui concerne l’acquisition de la nationalité par les personnes nées dans le pays de parents étrangers en transit. Sur la base de cette interprétation, les personnes qui, auparavant, avaient été reconnues comme ayant la nationalité dominicaine ont été dénationalisées ».

Plusieurs milliers de personnes sont en effet concernées par cette sentence, la plupart sont des descendants d’Haïtiens. La question continue de soulever condamnation et critiques contre la République Dominicaine de la part de ses voisins caribéens.

Haïti a engagé un dialogue avec la République Dominicaine au cours duquel les conséquences de la sentence ont été abordées. Un processus mis en avant par le représentant permanent d’Haïti à l’Oea, Duly Brutus, arguant que ce dialogue aurait « donné de l’espoir ».

Toutefois ces discussions bilatérales n’empêchent pas aux autres Etats caribéens de veiller au bien-être des citoyens et citoyennes de la région, affirme la représentante permanente de Saint-Vincent-et-les-Grenadines à l’Oea, La Celia A. Prince.

« Le monde entier se dirige vers l’engagement de mettre fin à l’apatridie et éviter de nouvelles situations de personnes apatrides, mais si nous ne parvenons pas à utiliser le poids politique de cet organisme [l’Oea], alors ce continent va bientôt devenir le foyer de l’une des plus grandes concentrations de personnes apatrides », martèle-t-elle.

La Celia A. Prince rappelle que sa position est identique à celle exprimée par la Communauté économique de la Caraïbe (Caricom).

La représentante à l’Oea de la République Dominicaine, Mayerlyn Cordero avance qu’aucun Dominicain ne sera dépouillée de sa nationalité. Elle ajoute qu’une loi sur la situation de 24 mille 392 personnes « déclarées sans documentation appropriée » sera déposée au parlement dominicain.

Le principe de souveraineté est sans cesse avancé par la République Dominicaine pour se défendre.

Pour La Celia A. Prince, de Saint-Vincent-et-les Grenadines, le principe de souveraineté ne saurait mettre les Etats à l’abri des prescrits du droit international et il revient à l’Oea de « donner l’exemple » dans cette affaire.

Après le 7 janvier et le 3 février, une autre rencontre haitiano-dominicaine est programmée pour le 12 mars prochain. [kft gp apr 20/02/2014 14 :54]