P-au-P, 20 févr. 2014 [AlterPresse] --- Le Mouvement patriotique de l’opposition démocratique (Mopod) exige la démission du président haïtien Joseph Michel Martelly, évoquant un ensemble de griefs, dans un document en date du lundi 17 février 2014, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Il s’agit, entre autres, des griefs liés aux violations répétées de la Constitution par le président de la république « ayant réduit à néant les acquis démocratiques conquis », après de longues luttes, par le peuple haïtien.
Le refus systématique du gouvernement d’organiser, depuis 2011, les élections municipales et sénatoriales partielles, selon leur échéance respective, est aussi évoqué.
Ce retard d’organiser les scrutins aurait permis au camp politique de Martelly de contrôler l’ensemble des structures décentralisées, par la nomination, aux fonctions électives prévues par la Constitution, d’agents intérimaires, déplore le Mopod.
Le regroupement politique de partis d’opposition dénonce la création, par l’exécutif, de son propre parti politique dénommé le « Parti haïtien Tèt Kale », avec les ressources de l’État, afin d’organiser, ultérieurement, les élections au profit de ce dernier.
Le Mopod souligne les efforts, sans cesse renouvelés par le gouvernement, d’empêcher, par des moyens peu orthodoxes, la jouissance des libertés publiques reconnues par la Constitution.
Le renforcement de la dépendance du pouvoir judiciaire à l’exécutif, les conflits soulevés avec le parlement, en vue de paralyser et de gêner son efficacité, sont parmi les obstacles créés par Martelly, dénonce Mopod.
Le regroupement politique cite, en exemple, le refus de l’exécutif de publier tous les noms des conseillers de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Cscca), élus constitutionnellement par le sénat de la république.
Seulement 7 noms parmi les 10 juges, sélectionnés par le sénat pour constituer la Cscca, ont été publiés par l’exécutif, dans le journal officiel « Le Moniteur ».
Une publication partielle, qui soulève la colère du sénat.
Dans une lettre en date du 17 février 2014, le sénat a appelé Martelly à compléter la liste des juges élus à la Cscca.
« La situation s’aggrave chaque jour davantage avec le président Martelly, au point de faire craindre le pire pour la nation haïtienne qui s’approche de l’effondrement collectif », s’inquiète le Mopod.
Déplorant une mauvaise gouvernance politique et administrative sous la présidence de Martelly, le Mopod estime que la démission, en temps et lieu, de Joseph Michel Martelly permettra la tenue d’une seule élection générale en 2014, en lieu et place de plusieurs élections en 2014 et en 2015. [emb kft rc apr 20/02/2014 5:35]