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Haïti-Assassinat du couple Dorsinvil : Gare à la banalisation du double crime !

Position des organisations de droits humains et des droits des femmes

Communiqué de 9 institutions et organisations

Document soumis à AlterPresse le 10 février 2014

Les organisations de droits humains membres de la POHDH, le Centre Œcuménique des Droits Humains (CEDH) et Kay Fanm s’insurgent contre la double exécution sommaire perpétrée contre Daniel DORSINVIL et Girldy LARECHE DORSINVIL

Les organisations membres de la Plateforme des Organisations Haïtiennes de Droits Humains (POHDH), le Centre Œcuménique des Droits Humains (CEDH) et Kay Fanm ont appris avec consternation le double assassinat perpétré en date du 8 février 2014, à l’encontre du Coordonnateur Général de la POHDH Daniel DORSINVIL et de son épouse, Girldy LARECHE DORSINVIL.

Les organisations membres de la POHDH, le CEDH et Kay Fanm rappellent que Daniel DORSINVIL était un militant de Droits Humains, Membre Fondateur et Responsable du Programme de Formation du Groupe d’ Alternatives et de Justice (GAJ) ci-devant le Groupe d’Assistance Juridique (GAJ) créé en octobre 1987. Depuis septembre 2012, il est élu Coordonnateur Général de la POHDH.

Les premières informations collectées autour de ce drame et relayées par les différents médias de la capitale, font état d’un double assassinat perpétré à la Rue Bois Patate, non loin de la Librairie La Pléiade, par un individu armé non identifié qui, après avoir administré une balle en plein cœur à Daniel DORSINVIL et criblé de cinq (5) balles l’épouse de celui-ci, est monté paisiblement à bord d’une motocyclette, faisant ainsi des trois (3) enfants de ce couple, des orphelins de père et de mère.

Perpétré en plein jour dans les circonstances sus-indiquées, ce crime s’apparente à une double exécution sommaire préméditée, ce qui fait craindre aux organisations membres de la POHDH, au CEDH et à Kay Fanm une attaque contre le Secteur des Droits Humains.

C’est dans ces circonstances douloureuses pour la famille des victimes, et pour le secteur des Droits Humains et des droits de la Femme que le Secrétaire d’Etat à la Sécurité Publique, Réginald DELVA s’est empressé d’affirmer qu’il s’agissait d’un cas de braquage, banalisant ainsi le double assassinat perpétré au détriment de Daniel DORSINVIL et de son épouse Girldy LARECHE DORSINVIL. Cependant, d’après les informations recueillies jusqu’à date, rien ne permet de confirmer la théorie du braquage alors que la thèse de la double exécution sommaire semble la plus probable.

Conséquemment, les organisations membres de la POHDH, le CEDH et Kay Fanm condamnent toute tentative d’orientation vers la banalisation de l’enquête ouverte autour de cette double exécution sommaire et exigent qu’une enquête sérieuse soit immédiatement ouverte. Enfin, les organisations membres de la POHDH, le CEDH et Kay Fanm présentent leurs sincères condoléances aux trois (3) enfants de Daniel DORSINVIL et de Girldy LARECHE DORSINVIL, aux membres de leur famille et à leurs amis et proches.

Port-au-Prince, le 10 février 2014

Centre Œcuménique des Droits Humains (CEDH)

Centre de Recherches Economiques et Sociales et de Formation pour le Développement (CRESFED)

Commission Episcopale Nationale Justice et Paix (CE - JILAP)

Groupe d’Alternatives et de Justice (GAJ)

Institut Culturel Karl Lévêque (ICKL)

Kay Fanm

Programme pour une Alternative de Justice (PAJ)

Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH)

Sant Karl Lévêque (SKL)