P-au-P, 10 févr. 2014 [AlterPresse] --- Les autorités haïtiennes envisagent, dans un mois, de déployer des structures en territoire dominicain pour permettre l’identification des Haïtiennes et Haïtiens en situation irrégulière, indique le directeur général de l’Office national d’identification (Oni), Jean-Baptiste Saint-Cyr.
Le gouvernement a pris un arrêté pour trouver « un raccourci », permettant à ces Haïtiennes et Haïtiens de régulariser leur situation en République Dominicaine, fait savoir Saint-Cyr lors d’une conférence de presse, le lundi 10 février 2014, au bureau du premier ministre Laurent Salvador Lamothe.
Cet arrêté permet, entre autres, aux Haïtiennes et Haïtiens, sur la foi de témoins, de faire une requête de pièces d’identification, comme les actes de naissance, indique-t-il.
Des pièces d’archives seront aussi utilisées, ajoute-t-il.
Cette initiative du gouvernement haïtien résulterait des pourparlers, engagés avec les autorités dominicaines autour de la question de la migration haïtienne en territoire dominicain.
Le lundi 3 février 2014, les autorités des deux pays se sont entretenues, une seconde fois, dans la ville dominicaine de Jimani (Sud de la République Dominicaine), sur la question migratoire, entre autres points abordés.
Une première rencontre a eu lieu le 7 janvier 2014, à Ouanaminthe (Haïti), dans la zone franche dénommée Compagnie de développement industriel (Codevi, inaugurée en 2003), filiale de l’entreprise dominicaine Grupo M.
Un groupe spécial réunissant, entre autres, les représentants des ministères des affaires étrangères, de la justice, de l’Oni, de l’intérieur et des collectivités territoriales, a été créé en vue d’assurer le suivi sur la question migratoire, indique le directeur général de l’Oni.
Les autorités haïtiennes s’assureront que les documents seront délivrés aux vrais Haïtiens suivant la loi, tente de rassurer Saint-Cyr.
Le plan de déploiement de structures d’identification, intégrant des partenaires d’état civil, prévoit l’utilisation d’unités mobiles d’enregistrement, en République Dominicaine, dans des communautés importantes.
Plusieurs rencontres seront réalisées pour entamer des discussions sur ce déploiement ainsi que les mises en place nécessaires.
Le déploiement est évalué à 2 millions 500 mille dollars américains (US $ 1.00 = 45.00 gourdes ; 1 euro = 63.00 gourdes aujourd’hui), indique le directeur de l’Oni.
Il n’a, toutefois, pas précisé la source de ce fonds.
D’aucuns se demandent est-ce que ce déploiement de structures en République Dominicaine, par les autorités haïtiennes, ne va pas noyauter davantage le problème de « nettoyage ethnique », ayant résulté de la sentence du 23 septembre 2013, prise par la cour constitutionnelle dominicaine et visant la dénationalisation de plus de 200 mille Dominicaines et Dominicains, dont une grande partie d’ascendance haïtienne. [emb kft rc apr 10/02/2014 14:25]