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Haïti–Rép. Dom. : Garr souligne des points d’inquiétude par rapport à l’évolution du dialogue binational

P-au-P, 06 févr. 2014 [AlterPresse] --- Tout en saluant l’initiative de dialogue entre les deux États, le Groupe d’appui aux rapatriés et aux réfugiés (Garr) se dit préoccupée et inquiète par rapport à certains points qui ne sont pas abordés ou mal abordés, dans un document transmis à AlterPresse.

Après la première le mardi 7 janvier, la deuxième rencontre entre les commissions ad hoc de négociation des deux pays, déroulée le lundi 3 février 2014, constitue « une avancée significative dans le cadre de la quête de l’amélioration des rapports », soutient la plateforme Garr.

Mais, « certains éléments des résultats du dialogue suscitent de profondes inquiétudes » , estime la plateforme.

L’une des préoccupations de Garr, c’est que les autorités dominicaines n’ont pas, jusqu’à date, affiché un comportement qui démontre l’élimination de la sentence de la cour constitutionnelle (du 23 septembre 2013) décidant d’enlever la nationalité à toutes les Dominicaines et à tous les Dominicains d’origine étrangère.

Une décision, qui affecte, au quotidien, plus de 200 mille Dominicaines et Dominicains, pour la plupart d’ascendance haïtienne, depuis la sentence de septembre 2013.

La plateforme de défense des droits des migrantes et migrants se prononce pour « un dialogue franc, en vue du respect des accords (signés entre les deux États) et l’annulation de la sentence (TC 168/13) de la cour constitutionnelle dominicaine ».

Le seul engagement, pris par la République Dominicaine, en ce sens, c’est la promesse de l’introduction, le jeudi 27 février 2014, dans son parlement, d’une loi spéciale sur la situation des personnes, nées sur le sol dominicain et ne détenant, actuellement, aucun type de documents.

Une loi, qui ne concernerait pas, en fait, les principales personnes au cœur de cette crise, c’est-à-dire, les Dominicaines et Dominicains d’ascendance haïtienne.

Le problème migratoire implique 3 catégories de personnes en République Dominicaine : les gens dénationalisés par l’arrêt de la cour constitutionnelle ; ceux nés sur le sol dominicain à partir de 2010 ; et la plus large catégorie, relative aux personnes qui n’ont jamais été déclarées, ni avant, ni après 2010, décrit la plateforme.

Cette dernière catégorie s’étend sur plusieurs générations, d’après Garr.

Or, les personnes, qui ont été déchues de leur citoyenneté dominicaine, à cause de la loi, ne sont pas des sans papiers, mais des victimes, insiste le Garr.

Cette plateforme regrette que les autorités haïtiennes soient en train « de cautionner un génocide civil », en paraphant des accords avec les responsables dominicains, sans aucun retrait de la sentence.

« Le retrait de la sentence » devrait être la seule condition, devant faciliter la signature d’accord entre les deux pays, préconise le Garr. [srh kft rc apr 06/02/2914 1:15]