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Haïti-Rép. Dominicaine : Garr appelle les autorités haïtiennes à la prudence dans les dossiers de migration et de dénationalisation

P-au-P, 31 janv. 2014 [AlterPresse] --- La plateforme Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr) recommande aux autorités haïtiennes d’être vigilantes sur les dossiers de migration des Haïtiennes et Haïtiens, ainsi que de la sentence de la cour constitutionnelle dominicaine rendant apatrides plus de 250 mille Dominicaines et Dominicains d’origine haïtienne, pour la plupart.

La plateforme Garr lance cette mise en garde à moins de trois jours de la seconde rencontre entre Haïti et la République Dominicaine autour des dossiers touchant leurs intérêts.

L’État haïtien doit éviter toute confusion à propos du plan national de régularisation d’étrangers (en situation irrégulière) en République Dominicaine, ayant rapport à une question de migration et à la sentence de la Cour constitutionnelle dominicaine 168-13, relative au dossier de dénationalisation de Dominicaines et Dominicains.

Le dossier de régularisation des étrangers en territoire dominicain concerne en majorité les migrantes et migrants haïtiens, précise le révérend père (catholique romain) Yves Edmond, membre du conseil d’administration de Garr, lors d’une conférence de presse, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse, le vendredi 31 janvier 2014.

Le plan de régularisation est nécessaire pour résoudre la situation des migrantes et migrants haïtiens, avance-t-il.

Les dossiers migratoires demandent l’intervention d’expertes et d’experts capables de négocier avec l’État dominicain, fait-il valoir, souhaitant « qu’il y ait un nouvel ambassadeur en République Dominicaine pour défendre les droits des Haïtiennes et Haïtiens ».

La plateforme Garr demande à l’État de tenir compte des intérêts des Haïtiennes et Haïtiens, dans le cadre de la migration, qui représente un problème lié à l’inaccessibilité de la population haïtienne aux services de base.

Rendre disponible des registres dans les bureaux d’état civil, pour les Haïtiennes et Haïtiens désireux de posséder des actes de naissance, mettre en place une politique migratoire claire, sont parmi les recommandations de la plateforme Garr.

« Il faut aussi un plan de développement sur les zones frontalières entre Haïti et le pays voisin », estime le père Edmond, appelant l’État dominicain à protéger les citoyennes et citoyens vivant sur son territoire.

Par ailleurs, l’État haïtien ne saurait négocier, sous aucun prétexte, avec les autorités dominicaines sur la sentence 168-13, de la cour constitutionnelle dominicaine, rendant apatrides plusieurs milliers de Dominicaines et de Dominicains, met en garde la plateforme Garr, exhortant à une condamnation ferme de ladite mesure.

« Cet acte constitue un anti-haitianisme qui attaque les droits humains fondamentaux », critique le père Edmond, préconisant des réparations, par l’État dominicain, sans aucune forme de procès.

Entre-temps, la plateforme Garr invite les autorités nationales à partager, avec toute la société civile haïtienne, l’agenda de la prochaine rencontre entre les deux commissions ad hoc haïtienne et dominicaine, prévue pour le lundi 3 février 2014 à Jimani, en territoire dominicain, autour notamment de la migration. [emb kft rc apr 31/01/2014 15:45]