Correspondance Ronel Odatte
Hinche, 29 janv. 2014 [AlterPresse] --- Plusieurs centaines d’élèves en uniforme des écoles publiques sont descendus, à nouveau, dans les rues de Hinche (à 126 km au nord-est de la capitale), le mercredi 29 janvier 2014, pour exiger la reprise des cours dans leurs salles de classes, observe l’agence en ligne AlterPresse.
La situation n’est pas différente de la veille : les élèves tentent de bloquer le fonctionnement du bureau départemental du ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp).
Le mardi 28 janvier 2014, ils avaient verrouillé la porte principale de trois autres établissements scolaires publics, dont l’école Anténor Firmin.
Le mouvement a été initié par les élèves du lycée Dumarsais Estimé qui disent vouloir forcer le titulaire du Menfp, Vanneur Pierre, et les enseignants grévistes à trouver un accord durable, susceptible de garantir la reprise normale des activités scolaires.
« Nous sommes fatigués de cette situation, c’est trop », scandent les protestataires, lors d’une manifestation très organisée.
Les élèves des écoles Anténor Firmin et Charlemagne Péralte ont fermé, eux aussi, leurs établissements, avant de rejoindre leurs camarades du Lycée Durmarsais Estimé à la rue Paul Eugène Magloire.
Le lundi 27 janvier 2014, après s’être entretenu avec le syndicat des enseignantes et enseignants, le directeur départemental du Menfp, Mulaire Julsaint, assurait que les cours allaient être repris le lendemain 28 janvier.
Les enseignantes et enseignants n’entendent pas transiger sur leurs revendications pour un meilleur traitement (salarial) et de meilleures conditions de travail.
Ils étaient tous présents, dans la matinée du 29 janvier, dans leurs salles de classes respectives, mais ils ne travaillaient pas.
Cette situation a conduit les élèves à gagner les rues de la ville en signe de protestation.
Les élèves du secteur public annoncent de nouvelles manifestations, dans les prochains jours, pour ramener les protagonistes à la raison, si aucune solution n’est trouvée, entre-temps.
A l’instar d’autres villes du pays (y compris Port-au-Prince), ils menacent également d’empêcher les établissements privés de fonctionner.
« Dans très peu de temps, les écoles privées ne pourront plus fonctionner », disent-ils.
Le mouvement de revendication pourrait s’intensifier si les responsables ne tiennent pas compte de nos desiderata, indiquent des enseignants grévistes, à Hinche, interrogés par AlterPresse.
« Nous travaillons dans de mauvaises conditions, avec un salaire de misère », expliquent-ils.
Ils en profitent pour appeler les élèves à se solidariser et s’impliquer davantage dans cette lutte, qui a pour but de rendre plus efficace le système éducatif haïtien.
L’enseignant, qui travaille, doit se vêtir convenablement, recevoir un traitement raisonnable et bénéficier d’une sécurité sociale, rappellent-ils. [ro kft rc apr 29/01/2014 9:50]