P-au-P, 27 janv. 2014 [AlterPresse] --- Les responsables de l’usine « One World Apparel S.A. », ayant boudé l’invitation du lundi 20 janvier, sont attendus, à nouveau, le 29 janvier 2014, à la direction de l’Ouest du Ministère des affaires sociales et du travail (Mast), en vue de régler le conflit résultant de la révocation de six ouvriers de leur usine, apprend AlterPresse.
Ces six ouvriers, tous membres du secrétariat exécutif du Syndicat des ouvriers du textile et de l’habillement (Sota), ont été révoqués après avoir participé à des mouvements revendicatifs en faveur d’un salaire minimum journalier de 500.00 gourdes (US $ 1.00 = 45.00 gourdes ; 1 euro = 63.00 gourdes aujourd’hui) pour les travailleuses et travailleurs de la sous-traitance.
La révocation de ces ouvriers serait due à leur implication dans des actes de vandalisme, enregistrés dans « One World Apparel S.A. », le 11 décembre 2013, selon les patrons de cette entreprise de la sous-traitance.
Le Mast semblerait être en complicité avec ces patrons, dénonce l’ouvrier révoqué, Jude Pierre, qui dit ne pas comprendre pourquoi le Mast décide de reculer, à une date si éloignée, la nouvelle rencontre entre les victimes et les responsables de l’usine.
L’initiative pour la construction du Mouvement patriotique démocratique populaire (Mpdp), qui réunit plus d’une trentaine d’organisations sociales haïtiennes, demande au Mast de cesser de devenir un instrument, au service des patrons, et de prendre ses responsabilités dans ce dossier de « révocation arbitraire ».
« Nous allons envoyer le dossier au tribunal si les responsables ne se pointent pas le 29 janvier 2014 », prévient Pierre, demandant la réintégration dans l’usine de tous les ouvriers révoqués.
Depuis leur licenciement « illégal », le 8 janvier 2014, les six (6) ouvriers n’ont pas encore reçu leur salaire du mois de décembre 2013, critique t-il.
Dans un communiqué daté du 22 janvier 2014, l’Association des travailleurs et des peuples de la Caraïbe (Atcp) en Guadeloupe condamne, pour sa part, la révocation de plusieurs dizaines d’ouvriers dans les zones franches entre décembre 2013 et janvier 2014.
« Leur seul crime est d’avoir manifesté et protesté pour le salaire minimum de 500.00 gourdes, et contre l’accord honteux de 225.00 gourdes fixées par le Conseil supérieur des salaires (Css) et signé par des dirigeants syndicaux », déplore l’Atcp.
Cet accord « fait partie des mesures pour nier tout droit à la classe ouvrière haïtienne, aux travailleurs des zones franches en particulier, où les syndicalistes sont pourchassés, où les règles mêmes et les maigres droits sociaux, consignés dans le code du travail haïtien, sont reniés, bafoués, foulés aux pieds », ajoute l’association.
L’Atcp dit exiger la réintégration de ces travailleurs.
Elle affirme qu’elle interviendra auprès des organisations ouvrières et démocratiques dans les Caraïbes et du continent pour leur demander leur soutien et solidarité. [emb kft rc apr 27/01/2014 1:50]