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Haïti–Duvalier : De la nécessité de mettre le système judicaire en cause

P-au-P, 21 janv. 2014 [AlterPresse] --- Plus de vingt-six ans après la chute de la dictature des Duvalier, les victimes et les parents des victimes souhaitent une mise en cause du système judiciaire haïtien.

« Duvalier n’est pas seul », signalent les regroupements de victimes du régime dictatorial (2é septembre 1957 - 7 février 1986).

À côté de Duvalier, qui était le chef d’orchestre, « pourquoi ne pas avoir impliqué les anciens militaires dans les massacres et les tortures ? », se demande la victime Adrienne Gilbert.

Arrêtée au Cap-Haïtien (Nord) le 2 juillet 1969 et emprisonnée durant 3 ans, Adrienne Gilbert porte encore les cicatrices des tortures dans son âme.

Il « faut mettre en cause la justice haïtienne », estime-t-elle, visiblement en colère et indignée de l’attitude de banalisation, des nombreuses atrocités du régime, observée par l’actuelle administration politique (investie le 14 mai 2011).

Dans un témoignage, présenté le 16 janvier 2014, 3 ans après le retour physique spectaculaire de Jean-Claude Duvalier en Haïti (après 25 ans d’exil en France), Adrienne Gilbert raconte que, durant ses années de séquestration, la seule chose qui lui était reprochée était son appartenance à un parti politique.

Elle n’a vu aucun avocat, aucun juge, aucun auxiliaire de la justice, voler à son secours.

Pourtant, elle se sentait en danger.

Les membres du système judiciaire n’ont pas apporté « assistance à personne en danger », stigmatise cette victime du régime des Duvalier.

Le Collectif contre l’impunité et le Comité devoir de mémoire appellent « la justice à faire son travail comme il faut ». [srh kft rc apr 21/01/2014 13:20]