P-au-P, 21 janv. 2014 [AlterPresse] --- De nombreux défis attendent encore Haïti en ce qui a trait à l’État de droit, selon une fiche-bilan, pour l’année 2013 en Haïti, publiée ce mardi 21 janvier 2014 par la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah).
Pour les Nations Unies, « la mise en place de mécanismes fonctionnels, de contrôle et de vérification doit se poursuivre. Elle doit aller de pair avec une réelle stabilité et une ferme détermination politique, notamment avec des élections municipales et sénatoriales ».
Ces élections ont plus de deux ans de retard.
Le président Joseph Michel Martelly les a déclarées prioritaires en 2014, mais aucun calendrier n’a encore été publié par le Collège transitoire du conseil électoral permanent anticipé (Ctcep) depuis le pré-calendrier fixant le scrutin au 26 janvier 2014.
Dans son bilan, l’Onu souligne aussi les nombreux projets de loi en souffrance au niveau du parlement.
« L’État de droit en Haïti demeure un défi, en grande partie en raison d’institutions dysfonctionnelles », à l’image de la police nationale et des prisons, souligne-t-elle.
Sur le plan carcéral, le niveau de détention préventive reste toujours alarmant, les données de la fiche onusienne sur l’État de droit en Haïti, en 2013, faisant état de 85.6 % de personnes en situation de détention préventive à Port-au-Prince. Dans les villes de province, ce taux est de 56 %.
Sur le plan sécuritaire, de 2006 à 2012, l’effectif de la Police nationale d’Haïti (Pnh) est passé de 6,676 à 10,132 officières et officiers de police, soit un total de 9,325 hommes contre 807 femmes.
« Une police professionnelle et un système de justice responsable sont deux éléments essentiels à la stabilité d’un pays, aux investissements, à la croissance et au développement », insistent les Nations Unies.
Ce bilan de l’État de droit, en 2013 en Haïti, survient au lendemain d’une rencontre entre le Conseil supérieur de la police nationale (Cspn) - présidé par le Premier ministre Laurent Lamothe - et la Minustah, autour des dossiers de sécurité et des objectifs pour 2014.
Dans une note, rendue publique ce mardi 21 janvier 2014, Lamothe se montre très optimiste, avançant que « les deux parties sont conscientes de l’amélioration du climat sécuritaire et de la bonne performance de la Pnh pour l’année 2013 ».
« Les statistiques ont dépassé les prévisions en matière de lutte contre la criminalité. Haïti se positionne, de plus en plus, comme une destination touristique sûre dans la région », se félicite Lamothe.
« Pour l’année 2013, le gouvernement a obtenu une réduction de 58% du taux de kidnapping », à en croire les données de la note du chef du gouvernement haïtien.
La note ne fait pas état des nombreux défis, qui demeurent, pour atteindre l’État de droit, l’un des « E » du programme du président Michel Martelly, pour lequel le ministère de la justice [se donne des droits >- qui ne relèvent pas www.alterpresse.org/spip.php?article15825] de ses prérogatives. [jep kft rc apr 21/01/2014 12:45]