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Haïti-Culture : Rendre les livres disponibles pour stimuler la lecture à Cabaret

Une contribution du centre culturel {Pye Poudre}

Par Emmanuel Marino Bruno

P-au-P, 20 janvier 2014 [AlterPresse] --- « Lire est important. Si on ne sait pas lire, on ne pourra pas devenir quelqu’un demain », confesse Maudeline Dona, élève en 8e année fondamentale à l’école nationale congréganiste de Cabaret (municipalité à 35 km au nord de Port-au-Prince), au cours d’une cérémonie de prêts de livres, réalisée, le vendredi 17 janvier 2014, par le Centre culturel « Pye Poudre » (Cpp).

« J’aime lire. Si on ne lit pas, il y a des choses qu’on ne saura jamais. Il y a des livres intéressants qui vous font voyager », exprime, pour sa part, Viteline Mérilus, une autre élève de 8e année fondamentale.

Depuis avril 2013, à partir d’un support financier de Fil Culture, le centre culturel « Pye Poudre » offre des livres en emprunt à ces élèves abonnés, pour suppléer à l’absence de bibliothèque à l’école nationale congréganiste de Cabaret, qui accueille des élèves de la classe préscolaire à la 9e année fondamentale.

Les structures, qui offraient ce service de prêt à Cabaret, seraient fermées à cause des dégâts considérables, enregistrés suite au tremblement de terre dévastateur du 12 janvier 2010.

Par cette initiative, le Cpp entend faciliter l’accès d’ouvrages aux élèves de l’école nationale congréganiste à Cabaret, explique Nerlande Sylva, l’une des responsables du centre culturel, lequel a plus de 25 ans d’existence en Haïti.

La principale mission du centre est de contribuer à la promotion, la valorisation du livre, de la culture et de l’art haïtien.

Les prêts de livres se font généralement à l’école de Cabaret, tous les vendredis, par des responsables du centre qui ramènent, de Port-au-Prince, les livres aux élèves.

Durant la récréation, du vendredi 17 janvier 2014, plusieurs dizaines d’élèves se sont rués vers la table de prêt pour choisir, avec empressement, leurs livres préférés.

Plus d’une cinquantaine de prêts de livres, notamment de contes, de romans, de poésie et de bandes dessinées (en Français et en Créole), ont été effectués.

Plusieurs titres, comme les « semelles de braise » de l’auteur haïtien Dominique Batraville, « Robin des bois » d’Alexandre Dumas, « Chaque Malice à son Bouqui » de Paula Clermont Péan (directrice du centre culturel Pye Poudre) et « le cœur sur la main » du poète haïtien Georges Castera ont été exposés sur la table de prêt.

Ne cachant pas son amour pour le livre, l’un des élèves raconte avoir tiré beaucoup de leçons, à travers la lecture du roman de Jacques Roumain, titré « Gouverneurs de la rosée », comme une incitation à l’entraide et au vivre ensemble.

Applaudissant l’activité de prêts, conduite par le centre à son école, l’élève Viteline Mérilus appelle ses camarades, autres jeunes écolières et écoliers, à s’intéresser aussi aux livres.

Les livres permettent de comprendre la réalité de la vie, lâche une autre écolière, Sarafina Fabiola Guillaume, l’air joyeux.

« Il serait très important d’installer une bibliothèque à l’école pour aider les élèves à enrichir leurs connaissances », encourage l’institutrice en 5e année Fondamentale, Ollenare Laurore Desrosiers, trainant derrière elle 17 ans de carrière.

Établie sur un terrain poussiéreux, l’école nationale congréganiste de Cabaret fait face à de nombreux problèmes, comme le manque d’infrastructures et de matériels didactiques, en plus de l’absence d’une bibliothèque pour favoriser l’apprentissage des élèves à l’école.

« Il y a seulement la craie, le tableau, le livre, les professeurs et les élèves. Nous n’avons rien d’autre. Parfois, nous sommes obligés de créer et de faire des dessins sur tableaux. Les livres utilisés ne sont pas illustrés », déplore l’institutrice Desrosiers.

Avant le tremblement de terre du 12 janvier 2010, des démarches ont été entreprises auprès des autorités pour la mise en place, au moins, d’une salle informatique à l’école. Mais, ces démarches n’ont pas abouti jusqu’à présent, regrette-t-elle, condamnant la négligence de l’État.

Suite au séisme du 12 janvier 2010, l’ancien bâtiment de l’école nationale congréganiste de Cabaret, construit en béton, a été durement endommagé.

Fondée en 1966 et devenue nationale en 1972, cette institution scolaire mixte fonctionne, depuis 2010, dans des abris provisoires, dans lesquels les conditions de travail laissent à désirer. [emb rc apr 20/01/2014 9:30]

Cette chronique est produite dans le cadre du programme de production et diffusion d’informations multimédia, pour une meilleure appréciation des activités culturelles en Haïti. Il est mis en place par le Groupe Médialternatif et Caracoli, institutions impliquées dans la communication sociale et la promotion culturelle, avec le soutien de la Fondation de France et de la Fondation Culture Création, à travers le programme FIL Culture.

Depuis octobre 2012, AlterPresse (agence en ligne du Groupe Médialternatif) et Caracoli éditent un agenda culturel hebdomadaire. Agenda et comptes rendus sont adaptés pour alimenter une chronique radio qui est diffusée sur cinq stations : Radio Kiskeya (Ouest), Radio Express et Radio Jacmel Inter (Sud-Est), Radio Paillant Inter et Radio PSG (Nippes, une partie du Sud-Ouest).