P-au-P, 20 janv. 2014 [AlterPresse] --- Plus de huit jours, après l’incendie qui a dévasté le « kan pèp pogresis dèyè lòj » à Delmas, 108 familles dorment à la belle étoile sans aucune garantie de relogement des autorités, suivant les informations recueillies par AlterPresse.
Ce lundi 20 janvier 2014, une unité de la Croix rouge (dont l’insigne n’a pas été précisée) a distribué des kits hygiéniques, mais certains sinistrés n’en n’ont pas reçu, informe la présidente du comité de ce camp, Ruth Calixte.
Seule l’Organisation internationale des migrations (Oim) a évoqué la possibilité de faire bénéficier, à quelques familles, le plan de relogement.
La plupart des familles recevraient, chacune, dans ce cas, un montant de 20 mille gourdes (US $ 1.00 = 45.00 gourdes ; 1 euro = 63.00 gourdes aujourd’hui) pour se louer un appartement, espère Calixte.
L’incendie, enregistré le samedi 11 janvier 2014, a fait quatre morts et une trentaine de blessés.
Impossible pour les familles endeuillées d’organiser les funérailles, faute de moyens économiques, indique la présidente du comité, soulignant que les cadavres sont encore à la morgue.
En attendant, le propriétaire du terrain aurait, déjà, procédé au déblaiement du site, lequel n’abriterait plus que des restes carbonisés du peu que possédaient les familles sinistrées.
Ces dernières ont affirmé avoir été objet de menaces d’expulsions, un phénomène qui pourrait affecter plus de 20 mille familles cette année.
« Selon certains des résidents affectés, l’incendie pourrait avoir été d’origine criminelle. Ils ont déclaré que, quelques jours avant l’incendie, la personne - se présentant comme le propriétaire du terrain - serait venue accompagner d’hommes armés et de policiers et aurait menacé les résidents que le camp serait détruit s’ils ne déguerpissaient pas de l’endroit », rapporte Amnesty international dans un communiqué le vendredi 17 janvier 2014.
Amnesty international appelle à « une enquête approfondie et impartiale » sur les causes de l’incendie meurtrier, survenu la veille de la commémoration des quatre ans du tremblement de terre du 12 janvier 2010. [kft rc apr 20/01/2014 14:05]