P-au-P, 15 janv. 2014 [AlterPresse] --- La gazoline est revenue progressivement dans certaines pompes à essence à Port-au-Prince, mais aucune mesure n’est annoncée contre les revendeurs pullulant à chaque rareté et servant de l’essence trafiquée, constate AlterPresse.
« Je suis soulagé que la gazoline arrive aujourd’hui. Par précaution, j’ai fait le plein, puisque ce ne sont pas toutes les stations qui en ont », explique un usager, Milfrantz Dorilma, sourire aux lèvres.
14 mille barils de produits pétroliers devraient être disponibles, dès le lundi 13 janvier 2014, pour être distribués dans les stations à essence, annonçait le ministre des finances, Wilson Laleau.
Aperçu à la terminale de Thor (Carrefour, municipalité au sud de la capitale), un tanker semble avoir délivré son contenu, acheminé ce mercredi 15 janvier 2014, dans quelques stations.
« Je sais que les camions de distribution sont déjà au point d’approvisionnement. C’est seulement cet après-midi que nous disposerons de gazoline. Mais, nous avons du diesel », a déclaré à AlterPresse un pompiste d’une station de Delmas (municipalité au nord-est de la capitale).
Cette situation est difficile voire insupportable, aux yeux de plusieurs usagères et usagers des moyens de transport utilisant la gazoline.
C’est plutôt l’occasion de faire marcher un business lucratif, par la spéculation sur les prix, profitent d’autres.
Ainsi, s’agit-il d’une aubaine pour ces dernières personnes qui revendent à prix fort, voire au double et plus du prix du gallon, officiellement à 200.00 gourdes (US $ 1.00 = 45.00 gourdes ; 1 euro = 63.00 gourdes aujourd’hui).
Avec le retour progressif de la gazoline dans les pompes, un frein momentané semble avoir été mis à la spéculation.
« Le malheur des uns peut faire le bonheur des autres », confie un jeune homme, revendeur de carburant, remplissant un gallon pour un chauffeur de taxi-moto qui a fait le tour de la plaine du Cul de Sac (au nord de la capitale) avant de tomber sur cet « or rare ».
Cependant, beaucoup d’usagères et d’usagers doutent de la qualité de cette gazoline, débitée sur les trottoirs.
« Moi, je préfère laisser ma voiture à la maison, au lieu de mettre ce carburant dans mon moteur. On ne sait pas ce qu’ils ont mis là-dedans », explique un homme dans la quarantaine.
D’aucuns se demandent à quand la mise en place de cette réserve stratégique de produits pétroliers dans le pays, afin d’éviter que les citoyennes et citoyens paient les conséquences de ces raretés favorables aux spéculations ? [efd kft rc apr 15/01/2014 14:00]