Correspondance Ronel Odatte
Hinche, 14 janv. 2014 [AlterPresse] --- Plusieurs communes du département du Centre, dont Hinche, Thomassique et Thomonde, sont frappées par une rareté de gazoline et l’augmentation du prix des transports, que connaît le pays depuis le début de l’année 2014, constate AlterPresse.
Ce mardi 14 janvier 2014, au lieu de 200.00 (prix officiel à la pompe), le gallon de l’essence atteint 300.00 gourdes (US $ US 1.00 = 45.00 gourdes, 1 euro = 63.00 gourdes aujourd’hui).
Il en résulte une variation du tarif, pratiqué par les transports en commun dans les différentes villes du haut Plateau central.
Les tarifs des trajets Hinche / Pignon, Hinche / Maissade ou Hinche / Thomassique sont passés de 100.00 à 125.00 gourdes. Ce qui entraîne de vives disputes entre chauffeurs et passagers.
« Je ne vais pas payer 125.00 gourdes et je vais me battre jusqu’à ce que les chauffeurs comprennent que nous autres passagers ne sommes pas responsables de la rareté de l’essence sur le marché », déclare Soline Jacques, une passagère qui revient de Tilori, une localité de la 3e section communale de Lamyèll (dans l’arrondissement de Cerca-la-source).
Les chauffeurs de motos-taxis, eux aussi, sont souvent à couteaux tirés avec leurs passagères et passagers.
Au centre-ville de Hinche, le prix de la course à moto est passé de 15.00 à 20.00 gourdes, tandis que, pour tous les autres déplacements en direction de Papaye (à l’est), Pandiassou (à l’ouest) ou Marmont (au sud), les prix varient entre 50.00 et 75.00 gourdes.
« Ils refusent de payer avant le départ, mais, en arrivant chez eux, ils choisissent de payer à leur guise », déplore Lucanel Pierre, chauffeur et propriétaire de moto-taxi.
Par ailleurs, plusieurs citoyennes et citoyens ont exprimé leurs inquiétudes quant à une éventuelle répercussion (à la hausse) sur les prix des produits de première nécessité.
Entre-temps, les revendeurs de gazoline en détail se multiplient.
La qualité de l’essence, vendue au détail, est souvent mauvaise, car elle est mêlée à de l’eau et à du kérosène.
Herivaux Marcenat, qui vient de la commune de Maissade, rapporte avoir été victime de ce trafic de carburant. Sa moto, affectée, ne peut plus rouler plus depuis plus d’une semaine.
« Mon mécanicien m’a expliqué que j’ai mis de la gazoline frelatée, mélangée avec de l’eau, dans le tank, si bien que la pompe ne fonctionne plus », raconte-t-il.
Pour Odinot Jean, un mécanicien, tout le monde cherche à tirer profit de cette rareté d’essence.
Certains quittent les zones frontalières pour se rendre dans les grandes communes, à l’image de Hinche, où leur commerce a toutes les chances de leur rapporter gros. [ro kft rc apr 14/01/2014 12:30]