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Haïti-Logement : Les familles sinistrées de l’incendie du 11 janvier réclament un accompagnement institutionnel

P-au-P, 13 janv. 2014 [AlterPresse] --- Deux jours après l’éclatement de l’incendie (le samedi 11 janvier 2014) ayant ravagé un camp de personnes déplacées, situé dans la municipalité de Delmas, à proximité de la route de l’aéroport international (au nord-est de Port-au-Prince), aucune assistance institutionnelle réelle n’a encore été apportée aux familles sinistrées, dénoncent ces sans abris.

Ces personnes victimes dorment toujours à la belle étoile, sans véritable accompagnement, à part quelques matelas offerts par la mairie.

D’autres sont contraintes de braver le froid du mois de janvier avec leurs bébés, dont certains sont seulement âgés d’un mois, confie à AlterPresse la présidente du camp, Ruth Calixte.

Elle appelle l’État à prendre des dispositions urgentes pour donner des abris sûrs à ces familles victimes de l’incendie.

« Ils nous ont donné seulement des matelas. Mais, où allons-nous mettre ces matelas » ?, se demande une autre victime, qui réclame un endroit approprié et décent pour dormir.

Ce lundi 13 janvier 2014, les restes de tôles, de bâches ainsi que d’effets personnels, comme des habits, sentaient encore l’odeur de brûlé au camp incendié, dénommé « kan pogresis dèyè lòj », où vivaient plus de deux cents familles.

Sont aussi partis en fumée des documents, comme des actes de naissance et des pièces d’identité de plusieurs de ces personnes sinistrées.

Éclaté à la veille de la célébration des 4 ans du séisme du 12 janvier 2010 en Haïti, cet incendie d’origine inconnue a fait quatre morts, dont Louisnord Mizaire (âgé de 38 ans) et trois fillettes carbonisées : Sabine Léon (âgée 3 ans), Angeline Louis (âgée de 5 ans) et une troisième dont le nom n’a pas été révélé.

« Je n’ai rien en ce moment. Je demande à l’État de m’aider à enterrer ma fille », souhaite Guerline Exhumé, la mère d’Angeline Louis, qui avait déjà perdu un enfant lors du séisme dévastateur du 12 janvier 2010.

« Je suis seule avec deux enfants. Je ne sais que faire. Mon mari est à la morgue. Aidez- moi. Je n’ai pas une gourde. », raconte en larmes, Luzanne Théodore, la femme du défunt Louisnord Mizaire, mort dans l’incendie.

Ce camp dénommé « kan pèp pogresis dèyè lòj  », installé sur un terrain privé, a été occupé par ces familles au lendemain du tremblement de terre du 12 janvier 2010.

Jusqu’à présent, plus de 145 mille des 1,5 million de personnes déplacées suite à ce séisme, demeurent toujours dans des conditions difficiles dans les camps. [emb kft rc apr 13/01/2014 15:30]