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Haïti-Séisme/4 ans : Des pertes irremplaçables, une partie de l’histoire contemporaine toujours en danger

Par Stephen Ralph Henri

P-au-P, 12 janv. 2014 [AlterPresse] --- Des documents, sauvés de l’Administration publique , sont encore entretenus dans des conditions inappropriées, explique le directeur des Archives nationales, Wilfrid Bertrand dans un entretien avec AlterPresse, à la veille de la commémoration des 4 ans du tremblement de terre du 12 janvier 2010.

En effet, soixante années d’histoire contemporaine haïtienne, de 1950 à 2010, notamment de l’Administration publique, ne sont pas encore disponibles pour permettre un bon fonctionnement de l’État.

Un manque, occasionné par l’effondrement de différents bâtiments publics qui abritaient près d’une dizaine de ministères.

« Malheureusement, ces documents sont toujours dans des dépôts et dans des containers non appropriés », déplore Wilfrid Bertrand.

Ce sont des papiers « importants » et ils sont toujours « en danger ».

Ceux-ci consistent en la « mémoire contemporaine d’Haïti », rappelle Bertrand.

Depuis 2010, le pays paie les conséquences de l’énorme perte, enregistrée en termes d’archives, alors que les bâtiments, abritant les Archives nationales, n’ont pas été endommagés dans le séisme.

« L’Administration haïtienne est coupée de sa source d’information depuis le 12 janvier 2010 », regrette Wilfrid Bertrand.

Actuellement, un plan, baptisé Programme de gestion des documents administratifs - mis en œuvre par les Archives nationales, en collaboration avec le bureau du premier ministre - favorise un retour sur ces papiers, pour les rendre utilisables à nouveau.

« Nous sommes en train de les nettoyer, les inventorier, les trier pour pouvoir les (re) mettre au service de l’administration », dixit Bertrand.

Ce programme devra aider à rendre disponibles toutes les archives des institutions publiques, depuis les administrations de l’Exécutif, passant par les autres pouvoirs, jusqu’aux services des collectivités territoriales.

Les documents, maintenant en danger, représentent 70 à 80 % des écrits, retrouvés grâce à des fouilles entreprises par les Archives Nationales, deux mois après le désastre de janvier 2010.

Les 20 à 30 % des ressources, disparues sous les décombres, vont de la peinture à la sculpture, des documents numériques et des documents sur papiers.

Wilfrid Bertrand continue de croire que « nous avons fait des pertes irremplaçables », vu que « certains documents restent uniques ».

Les « registres d’état civil et les archives historiques sont là », rassure-t-il.

À la Direction générale des impôts (Dgi), tous les documents, relatifs aux domaines - c’est-à-dire tous ceux qui concernent les titres de propriété - ont pu être tirés des décombres.

Les documents historiques de la Banque nationale de crédit (Bnc) et de la Banque de la République d’Haïti ( banque centrale / Brh) sont également sauvés. [srh kft rc apr 12/01/2014 9:25]