Español English French Kwéyol

Haïti-Rép. Dom. : Les représentants des 2 gouvernements sur place à Ouanaminthe pour des pourparlers

Scepticisme, chez les organisations sociales, quant à l’issue des pourparlers

P-au-P, 7 janv. 2014 [AlterPresse] --- La rencontre entre Haïti et la République Domlinicaine est sur le point de débuter à Ouanaminthe, ville frontalière avec Dajabon (Nord-Est d’Haïti), apprend l’agence en ligne AlterPresse.

C’est ce que fait savoir le président de la commission gouvernementale haïtienne, le premier ministre Laurent Salvador Lamothe.

« [Le] Premier ministre Laurent Lamothe et la délégation haïtienne viennent d’arriver à Ouanaminthe. Les pourparlers avec les dominicains vont démarrer dans un instant », a posté Lamothe sur son compte Facebook.

Ce dialogue, entre Haïti et la République Dominicaine, est rompu depuis le dernier trimestre de l’année 2013, après la décision de la Communauté des Caraïbes (Caricom) de surseoir à la demande d’intégration dominicaine dans la structure sous-régionale.

Au menu du rendez-vous de ce mardi 7 janvier 2014, les commissionnaires des deux pays devraient, entre autres, discuter des questions migratoires, des échanges commerciaux, de la sécurité frontalière, de la régularisation des marchés binationaux.

La sentence 168-13 de la Cour Constitutionnelle dominicaine (en date du 213 septembre 2013) ne figurerait pas dans la liste des grands thèmes à débattre.

La présente commission ad hoc, entre Haïti et la République Dominicaine, qui aurait un mandat d’un an, devrait ensuite céder la place à la commission mixte binationale créée par les deux pays en 1996, apprend AlterPresse.

A la rencontre de ce 7 janvier 2014, sont présents des observateurs internationaux, à l’image de Martin Torrijos, ex-président du Panama ; Mario Cavano de l’Union européenne (Ue), Colin Granderson du marché commun de Caricom, Jose Alberto Torres Barrueta de la République Bolivarienne du Venezuela.

Les observateurs sont parties prenantes et ont droit de parole, tout au cours de la rencontre.

En prélude à cette rencontre, la commission haïtienne a tenu des consultations le 6 janvier 2013 avec différents acteurs et groupes d’intérêt de la société civile, travaillant dans la promotion et la défense du droit des migrantes et migrants, dont le Groupe d’appui aux rapatriés et aux réfugiés (Garr) et le Service jésuites des réfugiés et migrants (Sjrm) en Haïti.

Scepticisme du Garr et du Sjrm

Contactées par AlterPresse, ces organisations se montrent, cependant, sceptiques par rapport à l’issue des discussions.

« Nous n’attendons pas grand-chose », indique le révérend père catholique romain Lissaint Antoine, responsable du Sjrm, soulignant combien les points sont variés et combien il y a trop de thèmes prévus pour une seule commission.

Cette première session se tient pour statuer sur le plan, la méthodologie de travail et les mises en place à appliquer dans le cadre de ce dialogue qui continuera, fait savoir Antoine, rapportant les propos du premier ministre Laurent Lamothe, chef de la commission gouvernementale haïtienne.

Pour sa part, le Garr persiste dans ses réserves et se montre encore très sceptique sur un aboutissement réel de ce premier round de pourparlers.

Par le biais de son coordonnateur, Jean Baptiste Azolin, l’organisation continue de qualifier cette rencontre binationale de « dialogue de sourds ».

« Elle peut ne pas aboutir à grand-chose », déclare-t-il, affirmant que l’agenda en discussion est « flou ».

En s’appuyant sur ce qui a été dit, lors de sa rencontre de consultation avec le premier ministre haïtien, il dit espérer, sur la table de discussions, la prise en compte de la sentence de la cour constitutionnelle dominicaine, rendant apatrides des milliers de Dominicaines et Dominicains, descendants d’étrangers dont la plupart d’ascendance haïtienne.

« Nous allons continuer les plaidoyers, continuer le combat pour le respect des droits humains », au cas où le dialogue n’aboutirait pas, promet Azolin, plaidant pour l’intégration des actrices et acteurs du commerce informel dans la commission ad hoc.

La commission officielle est composée du premier ministre, Laurent Salvador Lamothe ; du ministre des affaires étrangères, Pierre Richard Casimir ; du ministre du commerce, Wilson Laleau ; du ministre de l’Intérieur, David Bazile et de l’économiste Nesmy Manigat.

Du coté dominicain, le gouvernement a désigné Gustavo Montalvo, ministre de la présidence ; le ministre de l’intérieur et de la police José Ramón Fadul ; celui de l’industrie et du commerce José del Castillo Savinon ; le chancelier José Manuel Trullols et le consultant juridique du pouvoir exécutif César Pina Toribio. [mm kft rc apr 07/01/2014 12:30]