Ouanaminthe, 7 janv. 2014 [AlterPresse] --- Le décor est planté, ce mardi 7 janvier 2014, dans la zone franche de la Compagnie de développement industriel (Codevi), à Ouanaminthe (ville frontalière avec Dajabon / Nord-Est d’Haïti), à l’occasion de la rencontre de haut niveau entre des officiels des deux gouvernements de l’île d’Haïti, observe l’agence en ligne AlterPresse.
Comme depuis 3 jours, des hélicoptères sillonnaient le ciel de la ville frontalière dans la matinée.
Des policiers nationaux, notamment de l’unité départementale de maintien d’ordre (Udmo) et du corps dénommé brigade d’intervention motorisée (Bim), sont remarqués, surtout sur l’artère principale (Gran ri a) de Ouanaminthe, en direction de la zone franche.
Rien ne filtre, pour le moment, sur la teneur des discussions engagées vers 11 :00 locales (16/00 gmt) entre les deux délégations. La partie haïtienne est dirigée par le premier ministre Laurent Salvador Lamothe.
Plusieurs organisations frontalières dénoncent le fait de n’avoir pas été consultées par les autorités haïtiennes, avant l’ouverture des pourparlers d’aujourd’hui.
« Nous sommes bien imbus des réalités frontalières, en particulier des abus répétés enregistrés contre les nationaux », affirme à AlterPresse un membre d’organisme de promotion de droits humains.
Les problèmes frontaliers entre Haïti et La République Dominicaine devraient faire partie de l’agenda de discussion, en cours actuellement.
Le 6 janvier 2014, le bureau de Lamothe s’est entretenu, séparément, avec, respectivement, des représentants d’organisations sociales (dont de promotion et de défense des droits des migrantes et migrants) et du secteur formel privé des affaires, en vue de recueillir leur position sur les échanges entre les deux parties haïtienne et dominicaine.
Des représentants de la diaspora haïtienne en République Dominicaine, des délégués des commerçantes et commerçants haïtiens – qui fréquentent quotidiennement les différents points frontaliers entre les deux pays – figurent parmi les acteurs non consultés par le gouvernement Lamothe, avant le début des pourparlers du 7 janvier 2014.
Plusieurs voix espèrent une position ferme de la partie haïtienne en ce qui concerne le rejet de la sentence de la cour constitutionnelle dominicaine (en date du 23 septembre 2013), rendant apatrides plusieurs milliers de Dominicaines et Dominicains dont une grande partie d’ascendance haïtienne.
La représentation haïtienne, aux discussions du 7 janvier 2014, devrait exhorter son homologue dominicaine à œuvrer en faveur de la cessation de la campagne anti-haïtienne, régulièrement orchestrée (de l’autre côté de la frontière, y compris dans différents médias) par des officiels dominicains et alimentant les sentiments haineux, racistes et xénophobes d’ultranationalistes en territoire voisin d’Haïti, souhaitent des organisations sociales en Haïti. [rc apr 07/01/2014 11:30]