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Haïti-Séisme : Quatre ans après, plus de 145 mille sans abris encore dans des situations difficiles, selon les projections officielles

P-au-P, 07 janv. 2014 [AlterPresse] --- Plus de 145 mille personnes, déplacées suite au tremblement de terre du 12 janvier 2010, demeurent toujours dans des conditions difficiles dans les camps, à quelques jours de la commémoration du quatrième anniversaire de cette catastrophe, selon les données dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

Il n’y a pas d’unanimité en ce qui concerne les statistiques : des organisations, intervenant sur la problématique du logement, avancent même le chiffre de 200 mille personnes déplacées qui seraient encore dans les camps, 4 ans après le tremblement de terre du 12 janvier 2010.

Parmi les 306 camps restants, 20 mille 671 familles, soit 78 mille individus, vivent dans 103 camps sous menace d’éviction forcée, indique le bureau des Nations Unies pour les affaires humanitaires (Ocha) en Haïti, dans son dernier bulletin du mois de décembre 2013.

Un appel de fonds, évalués à 169 millions de dollars américains (US $ 1.00 = 45.00 gourdes ; 1 euro = 63.00 gourdes aujourd’hui), a été lancé, le mardi 17 décembre 2013, à Genève, par le coordonnateur humanitaire, Peter de Clercq, en vue de répondre aux besoins humanitaires critiques de 817 mille personnes dans 35 des 140 communes du pays pour l’année 2014.

La moitié du financement demandé est destinée à fournir des services de base et des solutions durables pour la totalité des 145 mille personnes encore dans les camps.

Un certain nombre de besoins humanitaires ont été identifiés dans le plan d’action humanitaire 2014, notamment l’amélioration de la situation des familles déplacées dans les camps, l’insécurité alimentaire et la nutrition.

En tout, 817 mille Haïtiennes et Haïtiens requièrent une assistance humanitaire, selon les données disponibles.

Ces personnes, souffrant d’insécurité alimentaire sévère ou de malnutrition, doivent faire face à la dégradation des conditions de vie dans les 306 camps restants, ou sont à risque d’y être expulsées de force ou affectées par le choléra, souligne Ocha.

La situation économique, sociale et sanitaire, des personnes vivant dans les camps, devient plus difficile, déplore la Force de réflexion et d’action sur le droit au logement (Fòs refleksyon ak aksyon sou koze kay / Frakka).

10 à 15 familles partagent une seule latrine, relève Frakka, constatant combien des personnes déplacées sont obligées de faire leurs besoins à même le sol dans divers camps, à cause d’une absence de sanitaires.

Signalant une augmentation des violences dans les camps, l’organisation dénonce les viols perpétrés par des bandits sur les jeunes filles.

« La vie chère » est plus difficile pour les familles dans les camps.

En plus d’être un droit, l’accès au logement est devenu une obligation, après le tremblement de terre, qui devrait être prise en compte par l’administration politique, suggère la Frakka.

Malheureusement, l’actuel gouvernement n’aurait aucun plan pour retirer les personnes déplacées dans les camps et les loger dans de meilleures conditions.

Le projet 16/6, consistant à relocaliser certaines familles déplacées de la zone métropolitaine de Port-au-Prince a été une catastrophe, fustige la Frakka, révélant le retour, dans les bidonvilles, de beaucoup de ces personnes déplacées, dans les mêmes conditions qu’auparavant. [emb kft rc apr 07/01/2014 1:30]