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Haïti-RD : Pour un renforcement de la présence binationale d’institutions de défense de droits humains

Ouanaminthe, 18 déc. 2013 [AlterPresse] --- « Vers une culture de droits humains et une coexistence pacifique à la frontière haïtiano-dominicaine » : tel est le titre d’un projet de trois ans, clôturé le mardi 17 décembre 2013 à Ouanaminthe (Nord-Est d’Haïti) par différentes institutions binationales et internationales.

Réalisé sur toutes les lignes frontalières d’Haïti et de la République Dominicaine, ce projet binational visait à renforcer, de 2011 à 2013, les structures du Réseau Frontalier Jano Siksè (Rfjs), fondé en 2001.

L’objectif consistait également à encourager un climat de paix sur la frontière commune entre les deux pays.

Solidarite fwontalye (Sf), le Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr), le Service Jésuite aux réfugiés et aux migrants (Sjrm) et Centro Bono ont été les maîtres d’œuvre du projet dans le Nord-Est, le Centre, le Sud-Est et l’Ouest.

« Beaucoup d’actes de violations des droits humains, beaucoup d’abus et d’injustices sont continuellement enregistrés le long de la frontière haïtiano-dominicaine. Que ce soient les Haïtiens sur les Dominicains, que ce soient les Dominicains sur les Haïtiens », a été, entre autres, le constat qui a justifié l’implémentation du projet.

Plusieurs dizaines d’Haïtiens et de Dominicains ont participé à la cérémonie de clôture du projet.

Depuis la sentence de la cour constitutionnelle dominicaine voulant rendre apatrides plus de 200 mille Dominicaines et Dominicains, dont une grande partie d’ascendance haïtienne, les relations semblent de plus en plus tendues entre les deux pays partageant l’île d’Haïti.

Sensibiliser les sociétés civiles et les autorités des deux pays sur les violences au niveau de la frontière, venir en aide aux personnes victimes de violence, réaliser des sessions de formation en droits humains au profit des autorités frontalières, sont quelques-unes des finalités que s’est données le projet.

« Aujourd’hui, la population vulnérable dispose davantage de moyens pour identifier les abus, faire valoir les droits humains et dénoncer les cas de violations de ces droits par-devant les autorités », indique Hilda Pena, coordonnatrice du Rfjs en République Dominicaine.

Le projet, conduit de 2011 à 2013, aura permis au Réseau Frontalier Jano Siksè d’obtenir une reconnaissance nationale, binationale et internationale, tout en se taillant une place de choix dans les débats engageant la défense des droits humains et la gestion pacifique des conflits.

Différentes actrices et différents acteurs, impliqués dans le projet, sont intervenus à la cérémonie de clôture des activités. Des bénéficiaires ont également témoigné.

Un bilan général des réalisations et des impacts du projet a été également brossé.

Une manifestation culturelle a marqué la cérémonie de clôture, déroulée en présence de représentants de l’Union Européenne, dont l’ambassadeur Javier Nino Perez, et de l’organisation internationale Christian Aid.

« Le projet est terminé, mais le travail va continuer », ont souligné les différents intervenants qui ont vanté les mérites et bienfaits du projet.

Un montant total d’un million et demi de dollars américains (US S 1.00 = 45.00 gourdes ; 1 euro = 63.00 gourdes aujourd’hui) a été utilisé, en 3 ans (de 2011 à 2013), par les 4 organisations qui ont accompagné environ une cinquantaine de comités de droits humains, des deux côtés de la frontière.

Ayant ses membres des deux côtés d’Haïti, le Rfjs est un regroupement binational faisant la promotion et la défense des droits humains des deux côtés de la frontière. [mm kft rc apr 18/12/2013 14:00]