P-au-P, 18 déc. 2013 [AlterPresse] --- Le directeur général du Conseil national des télécommunications (Conatel), Jean Marie Guillaume, annonce des discussions avec d’autres opérateurs du secteur pour réguler et contrôler les appels téléphoniques en général et sur internet en particulier.
Le Conatel a entamé des évaluations et des discussions approfondies sur la manière de protéger le secteur des télécommunications tout en veillant à ne pas freiner l’évolution technologique, fait savoir Guillaume lors d’une conférence de presse le 17 décembre.
Les « by-pass » et le « voIP » (voix sur protocole IP) sont deux types d’appels utilisés en Haïti qui affectent les rentrées financières de l’Etat, explique t-il.
Les appels « by-pass » considérés comme une fraude sont effectués de l’étranger et se terminent en Haïti comme des appels locaux. Les profits de ces appels sont empochés par un individu identifié ou non identifié qui ne paie aucune redevance à l’Etat, selon le responsable.
Le Voip (voix sur protocole IP) est une technologie permettant de communiquer par la voix à partir des flux multimédia audio et/ou vidéo sur des réseaux compatibles.
Les opérateurs qui fournissent ces services comme « vonage », « Magic Jack » n’ont pas de licence haïtienne et échappent complètement aux lois fiscales d’Haïti et à toute forme de contrôle, précise un document du Conatel remis aux journalistes.
Ces services fournis en Haïti par des fournisseurs directs à des clients constituent une perte pour l’Etat haïtien, déplore le directeur du Conatel.
De telles pratiques contribuent à une perte de devises dues aux factures payées par les clients directement aux fournisseurs étrangers au travers des cartes de crédit ou d’autres formes de paiement.
« Nous voulons que ces opérateurs soient haïtiens et que nos jeunes puissent offrir ce même type de service à la place des compagnies étrangères », souhaite Guillaume espérant une réglementation du secteur de la technologie pour créer plus d’emplois dans le pays.
L’intention n’est pas de bloquer le progrès technologique mais de le réglementer en vue d’offrir plus d’opportunités, avance t-il. Guillaume dit vouloir créer un cadre légal pour encourager le progrès technologique.
Les appels internet effectués à travers les réseaux des opérateurs sont maintenant évalués par le Conatel à partir de ses équipements, fait savoir le directeur.
Entre les mois de mars et mai 2013, 44 millions d’appels de VoIP ont été effectués sur internet.
Avec l’essor d’internet, ces appels passés en dehors des normes deviennent de plus en plus fréquents en Haïti.
30 à 40 % de revenus des opérateurs proviennent des appels internationaux, précise Guillaume qui entend protéger ces recettes.
En 2012, le Conatel dit avoir collecté des redevances additionnelles estimées à 4,7 millions de dollars américains (US $ 1.00 = 45.00 gourdes ; 1 euro = 63.00 gourdes aujourd’hui) pour le programme controversé de scolarisation universelle gratuite et obligatoire (Psugo).
Pour les trois premiers trimestres de 2013, 4,4 millions de dollars US ont été collectés grâce à la « lutte contre la fraude téléphonique », selon les chiffres officiels. [emb kft gp apr 18/12/2013 13 :00]