P-au-P, 17 déc. 2013 [AlterPresse] --- La séance de convocation au barreau de Port-au-Prince des avocats Newton St Juste et André Michel est renvoyée pour janvier 2014, apprend AlterPresse.
La raison est que la dizaine d’avocats mobilisée par le chef de l’Etat Michel Joseph Martelly et le premier ministre Laurent Lamothe contre St Juste et Michel ne s’est pas présentée le 16 décembre 2013.
Les deux avocats accusés ont eux-mêmes répondu à la convocation.
Les deux têtes de l’exécutif haïtien sollicitent du Barreau la radiation des deux avocats opposants du pouvoir pour diffamation conformément aux articles 62 et 64 du décret du 29 mars 1979 règlementant la profession d’avocat.
Pour André Michel, les avocats du pouvoir se sont trompés d’adresse.
« Ils doivent nous attaquer en correctionnel, s’ils nous accusent de diffamation », déclare Michel à la manière d’un professeur de procédures juridiques.
Dans la matinée du 16 décembre 2013, dans une entrevue accordée à AlterPresse, l’avocat St Juste affirme que son collègue et lui ont « le moral au beau fixe » et que cette « tentative du pouvoir pour [les] réduire au silence n’est que du sérum et des vitamines pour poursuivre les corrompus ».
Les dénonciations de corruption, de trafic de drogue et de blanchiment d’argent soutenues au cours de l’année 2013 concernant les deux barons de l’actuelle administration politique, sont à la base de la plainte. Saint-Juste interprète cette démarche comme une « stratégie désespérée du pouvoir pour leur enlever leurs privilèges d’avocat afin d’exécuter le plan macabre concocté depuis des mois contre eux [les avocats] ».
L’exécutif n’est pas à son premier coup. Le 9 mai 2013, le premier ministre Lamothe a déposé une plainte à la même enseigne contre St Juste.
Un délai d’un jour franc a été accordé aux deux enfants terribles de la basoche pour rétracter les dénonciations.
« En guise de rétractation, ces derniers avaient réitéré leur dénonciation au Parquet », rappelle St Juste.
Depuis la lettre-dénonciation du 16 aout 2012 contre la famille présidentielle pour usurpation de fonction, les avocats André Michel et Newton Saint-Juste sont devenus des têtes nuisibles « à abattre » pour le pouvoir, selon St Juste. [efd kft gp apr 17/12/2013 9:55]