P-au-P, 16 déc. 2013 [AlterPresse] --- Dorénavant membre de la prestigieuse Académie Française, l’auteur de près d’une trentaine d’œuvres, romans et films y compris, Dany Laferrière, né Windsor Klébert Laferrière le 13 avril 1953 à Port-au-Prince, voit un couronnement de sa carrière, en cette fin de décembre 2013, selon ses collègues écrivains.
« C’est une bonne chose pour Dany, pour son itinéraire, pour sa carrière, pour sa ténacité et, en plus, c’est une bonne chose pour la Francophonie », dixit Franck Étienne, écrivain, dramaturge et peintre au cours d’un entretien accordé à un journaliste d’AlterPresse.
Le ministère de la culture voit dans ce choix un « triomphe ».
C’est un « honneur pour tous les Haïtiens », d’après la présidence haïtienne.
Pendant qu’un débat continue sur la nationalité du nouvel académicien, Franck Étienne semble résoudre le problème.
Pour lui, « tout en étant un écrivain québécois », Dany Laferrière est « un écrivain nègre ».
Une idée, inspirée, sans doute, par le titre d’un roman de Dany Laferrière, « comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer ».
Partageant l’approche de Franck Étienne, Frantz Carli Jean Michel, de la direction nationale du livre (Dnl) en Haïti, considère que l’élection de Dany Laferrière à l’Académie Française « couronne sa carrière ».
« Québec n’a fait que l’accueillir et lui donner ce qu’il ne pouvait pas trouver en Haïti », poursuit le directeur national du livre.
Les écrivains haïtiens ne manquent pas d’exprimer leur joie. En apprenant la nouvelle, ils ont livré leurs impressions sur le site internet de la maison d’édition Mémoire d’encrier.
« Je suis très heureux pour Dany. Son élection à l’Académie Française vient de couronner le travail de toute une vie », d’après Louis-Philippe Dalembert.
« Bravo Dany ! », déclare, pour sa part, Gary Victor.
L’écrivaine haïtienne Ketly Mars reste convaincue qu’ « avec Dany Laférrière, l’histoire entre dans l’Académie Française de manière singulière et belle ».
C’est une « bonne nouvelle pour cette merveilleuse littérature, qui persiste à provoquer la rencontre des humanités francophones, d’Haïti à la France, en passant par le Québec », estime, de son côté, Jean-Euphèle Milcé. [srh kft apr 16/12/13 9:55]