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Haïti-Rép. Dom. : Les conclusions de la Cidh ne sont pas une victoire, selon l’ambassadeur Fritz Cinéas

P-au-P, 09 déc. 2013 [AlterPresse] --- Les conclusions du rapport préliminaire de la Commission interaméricaine des droits humains (Cidh) ne constituent une victoire pour aucun des deux pays, puisqu’ils n’étaient pas en guerre, affirme l’ambassadeur de la République d’Haïti, accrédité en République Dominicaine, Fritz Cinéas.

Le diplomate haïtien a fait cette déclaration, lors de l’ouverture, le vendredi 6 décembre 2013, d’un sommet de la diaspora haïtienne en République Dominicaine.

Le sommet, qui a pris fin le dimanche 8 décembre 2013, a fait office d’espace de réflexion sur les relations entre les deux pays.

La tenue de cette rencontre met à nu l’absence de canaux de communication entre le gouvernement dominicain et la communauté haïtienne, constituant la cause de sérieux et graves écueils entre les deux parties, rapportent certains médias dominicains.

Les relations, entre les deux pays partageant l’Ile d’Haïti, se sont progressivement détériorées, en cette année 2013, avec, d’une part, les interdictions commerciales, imposées par les autorités haïtiennes, et, d’autre part, la sentence prise le 23 septembre par la cour constitutionnelle dominicaine.

La sentence du Tribunal constitutionnel (Tc) dominicain, rendant apatrides plus de 200 mille Dominicaines et Dominicains d’ascendance haïtienne, continue de susciter des remous, à tel point que la Commission interaméricaine de droits humains (Cidh) vient de boucler, sur place en République Dominicaine, une semaine d’enquête sur la disposition, qualifiée de « xénophobe et raciste » par les organismes internationaux de droits humains.

La sentence du Tc a des effets discriminatoires, elle viole le droit à la nationalité et à l’égalité des Dominicaines et Dominicains d’ascendance haïtienne, selon les conclusions préliminaires de la Cidh.

Toutefois, l’ambassadeur Cinéas croit que le dialogue entre les deux pays doit continuer.

L’organisation, début décembre 2013, du sommet sur la diaspora haïtienne en République Dominicaine, aurait permis de valoriser les efforts de la communauté haïtienne en territoire voisin, à un moment où les relations haïtiano-dominicaines sont devenues très tendues, surtout depuis septembre 2013, selon les médias dominicains.

Dialoguer pour un nouveau départ ?

Le sommet sur l’histoire de la communauté haïtienne en République Dominicaine s’est donné comme agenda d’étudier les relations de la communauté haïtienne avec la République Dominicaine, celles de la communauté dominicano-haïtienne avec Haïti, la gestion diplomatique de la migration et les conditions de vie des Haïtiennes et Haïtiens en République Dominicaine.

Les conditions de vie des Dominicaines et Dominicains d’ascendance haïtienne et des Haïtiens se sont dégradées avec la sentence de la Cour Constitutionnelle dominicaine, rendue publique le 23 septembre 2013.

Plusieurs centaines d’Haïtiennes et d’Haïtiens ont été rapatriés en Haïti, du samedi 23 novembre à début décembre 2013.

Au moins quatre ont été tués durant des moments de dysphorie et de chasse systématique lancée dans certaines zones (dont Neyba) de la République Dominicaine.

Au cours du sommet, divers panels de réflexion ont été conçus pour étudier des thématiques vitales pour ces deux communautés.

Les activités économiques priment sur les autres facteurs principaux marquant la différence dans les relations entre les deux pays, a souligné l’économiste et activiste social, Dr. Miguel Ceara Hatton, qui a essayé de brosser un rapport historique de la migration haïtienne via l’économie sur l’Ile.

Pour sa part, Max Puig, président du parti Alliance pour la Démocratie, a axé son intervention sur certaines caractéristiques de conjoncture, dans laquelle végètent la communauté haïtienne et ses descendants avec la sentence de la cour constitutionnelle dominicaine.

Les participantes et participants, représentant la diaspora haïtienne au sommet déroulé en République Dominicaine, estiment nécessaire une profonde réflexion sur les répercussions de la sentence du Tc (sur les centaines de milliers de personnes affectées) ainsi que sur les relations bilatérales.

Ce sommet, tenu à Santo Domingo, s’est donné comme objectif de « définir une nouvelle stratégie de travail, à partir de la réalisation d’un diagnostic de la situation des Haïtiennes et Haïtiens, et de leurs descendants en République Dominicaine ». [mm kft rc apr 09/12/2013 11:00]