P-au-P, 9 déc. 2013 [AlterPresse] --- C’est sous le signe de la « solidarité » et de « l’amitié » qu’a eu lieu le lancement officiel des trois programmes de maitrise « Université d’Etat d’Haïti (Ueh)/Consejo Latinoamericano de Ciencias sociales (Conseil latinoaméricain de Sciences sociales, Clacso) », le 5 décembre 2013 à Port-au-Prince au local des études post-graduées de l’Ueh.
Conduit chacun par une entité facultaire de l’Ueh, ces trois nouveaux programmes sont « Economie du Développement » (faculté de droit et des sciences économiques), « Politiques de l’enfance et de la Jeunesse » (faculté des sciences humaines, Fasch) et Education (Ecole normale supérieure) ».
Le recteur Jean Vernet Henry les considère comme « une manifestation de la solidarité latinoaméricaine ».
Voyant la recherche comme « moteur de la société », Henry soutient que ces masters - n’étant pas des programmes délocalisés imposés en Haïti par le Clacso- sont, certes, axés « sur de hautes valeurs théoriques, mais vont se colleter aux réalités haitiano-haitiennes et/ou haitiano-latinoaméricaines ».
Intervenant à la cérémonie, la docteure Graciela Frigerio a accentué sur le « choix de la formule du partenariat » comme stratégie de coopération pour éviter de tomber dans les pièges abjects de l’assistancialisme.
Aussi voit-elle ces programmes comme une manière de « mettre en commun des histoires, des savoirs, des pratiques pour créer une communauté de sens où plusieurs sens peuvent se côtoyer » en invitant à ne confondre nullement « communauté » et « homogénéité ».
Aux yeux de Frigerio, « former est une praxis politique. Praxis politique qui doit permettre de créer un nouveau monde, un monde de justice qui exige une nouvelle politique : la politique de l’amitié ». Comme celle qui a permis d’accoucher le partenariat Ueh/Clacso.
Pour sa part, le secrétaire exécutif du Clacso, le Dr Pablo Gentili, souligne « une dette de l’Amérique latine envers Haïti ».
Il s’est également positionné, lors de son discours, contre l’occupation militaire du sol haïtien par les troupes de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) dont font partie plusieurs armées de pays latinoaméricains.
Une « occupation qui empêche au pays de définir son présent et de penser son futur », déclare Gentili, qui croit que les masters Ueh/Clacso permettront aux Haïtiens de rencontrer des chercheurs et des professionnels autres que les militaires occupants latinoaméricains.
Bonel Auguste, étudiant au programme, pour qui l’Ueh « reste et demeure la plus grande université du pays », assure que les connaissances appropriées en cours de cursus seront utilisées à bon escient.
« Maintenant l’université dispose de 16 programmes de maitrise au total. Cela témoigne d’une volonté de renforcement et d’extension de l’offre académique. Ainsi l’Ueh doit devenir ce que la société et l’Etat attendent d’elle », souligne le docteur Nelson Sylvestre, directeur des études post-graduées à l’Ueh.
La Maitrise des Sciences du Développement (Dsd) attaché à la faculté d’ethnologie est le premier programme d’études de 2ème cycle lancé à l’Ueh dès 1979.
Des responsables de plusieurs facultés de l’Ueh ainsi que des professeurs et étudiants en Maitrise ont pris part à cette cérémonie.
La directrice du Centre de recherche et de formation économique et social pour le développement (Cresfed), la docteure Suzy Castor, fer de lance de cette initiative, a été également remarquée. [efd kft gp apr 9/12/2013 9 :50]
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