P-au-P, 4 déc. 2013 [AlterPresse] --- Depuis plus de trois mois, un bras de fer s’est installé entre le décanat de l’Institut national d’administration, de gestion et des hautes études internationales (Inaghei) et 4 étudiants expulsés de l’Université d’Etat d’Haïti (Ueh), apprend l’agence en ligne AlterPresse.
Des étudiants et étudiantes ont lancé une lutte revendicative, depuis le 27 novembre, contre la décision prise par le décanat de l’Inaghei d’expulser 4 de leurs camarades.
« l’Inaghei a décidé d’expulser les étudiants Josias Charles, Makendy Saint-Gilles Toussaint, Johnny Pha Pierresaint et Diony Désir par un communiqué en date du 15 novembre suite à une longue série d’actes de vandalisme et de violences non justifiés ou du moins aux objectifs inavouables », lit-on dans une note du décanat en date du 28 novembre 2013.
Les étudiants protestataires opposent une autre version.
Selon Diony Désir, l’un des étudiants expulsés, le motif de la décision du décanat serait lié à leur revendication pour une meilleure gestion de cette entité de l’Ueh.
Pour lui, c’est la dénonciation de la fraude et de la corruption qui caractérisent la section privée, offrant un Diplôme en sciences Comptable et une formation continue à l’Inaghei, qui a amené leur exclusion de l’Institut.
Selon Diony Désir et d’autres étudiants, les responsables auraient accepté près de 565 postulants dans la section privée, pour la somme de 4 mille gourdes chacun, alors qu’ils ont validé la candidature de près de deux cent étudiants dans la partie publique.
Durant les années antérieures, une commission aurait découvert près d’une trentaine d’étudiants qui auraient été pistonnés pour intégrer l’université, sans passer par un concours d’admission.
Il ajoute que seul le conseil 33 de l’Ueh, instance suprême au sein de l’Université, peut prendre la décision de les congédier. « Le décanat ne saurait être juge et partie en même temps », fustige-t-il.
« Le rectorat a gardé un silence complice dans la lutte des étudiants. Le mandat du doyen est arrivé à terme depuis le 21 décembre 2012.
Des professeurs à temps plein n’existent pas et ils perçoivent leur salaire », critique Diony Désir.
En attendant, plusieurs de ses camarades ont promis de continuer leur mouvement jusqu’à ce que le décanat se rétracte.
Les étudiants ont manifesté le 3 décembre dans les rues de Port-au-Prince. Une vive tension a régné lorsque les forces de l’ordre ont affronté les manifestants, dans un échange de pierres et de gaz lacrymogène ponctué de tirs. [jep kft gp apr 4/12/2013 15 :15]