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Haïti-Sous-traitance : Le salaire minimum à 225 gourdes est anti-pauvre, selon Staia

P-au-P, 4 déc. 2013 [AlterPresse] --- La décision du Conseil supérieur des salaires (Css) de fixer le salaire minimum à 225 gourdes (Us $ 1.00 = 45.00 gourdes ; 1 euro = 62.00 gourdes aujourd’hui) vise à défendre les intérêts des patrons et des « bourgeois » aux détriments des pauvres dans les usines de sous-traitance.

C’est la position du Syndicat des travailleurs et enseignants de l’Université d’Haïti (Staia) après la décision du Css. Celle-ci sera mise en application à partir du 1er janvier 2014.

La mesure est contraire aux intérêts et revendications des travailleuses et travailleurs de la sous-traitance et aux principes de la loi sur le salaire minimum fixé à 300 gourdes depuis l’année 2012, fustige Staia.

Les établissements industriels de réexportation doivent s’assurer que les ouvrières et ouvriers, qui travaillent à la pièce, touchent un montant de 300.00 gourdes par journée de 8 heures de travail (à partir du lundi 1er octobre 2012), avait rappelé le gouvernement dans une note en date du 19 septembre 2012.

Au cours des mois et semaines écoulés, plusieurs centaines de travailleurs et travailleuses s’étaient mobilisés pour demander au Css et à l’Etat de fixer le salaire minimum à 500 gourdes, une façon de leur permettre de trouver un peu de moyens pour vivre et reproduire leur force de travail, signale Staia.

« La décision prise montre que le Css et l’Etat n’ont aucune conscience et ne font aucune considération sur les conditions difficiles de vie des travailleuses et travailleurs de la sous-traitance », avance t-elle.

Pourtant, selon les analyses produites par plusieurs économistes et le Ministère des affaires sociales, le salaire minimum ne peut être plus bas que 500.00 gourdes, plaide l’association syndicale.

Pourquoi l’Etat a-t-il choisi de subventionner les plats de nourriture pour les ouvrières et ouvriers au lieu de faire pression pour augmenter les salaires ? Où sont les représentants des ouvriers qui se trouvent au sein du Conseil ?, s’interroge le syndicat.

Staia appelle les ouvrières et ouvriers à compter sur leur force de travail et leur mobilisation pour défendre leurs intérêts.

Il entend supporter tous les mouvements de revendications des travailleurs et travailleuses de la sous-traitance en vue de forcer le Css et l’Etat à ajuster le salaire à un niveau minimum acceptable, soit, selon elle, 500 gourdes.

« Le combat pour de bonnes conditions de vie et de travail dans le pays est le combat de la majorité des travailleuses et travailleurs dans la société. Aujourd’hui, il est important pour que ce combat s’inscrive dans une dynamique plus large », encourage Staia.

Staia exige l’amélioration des conditions de vie de cette catégorie de travailleurs et la mise en place de bonne subvention alimentaire et de logements en leur faveur. [emb kft gp apr 4/12/2013 14 : 35]