P-au-P, 3 déc. 2013 [AlterPresse] --- Dialogue et réconciliation sont les deux thèmes centraux du message des évêques catholiques romains d’Haïti, à l’occasion de la Noël 2013, qui arrive dans un contexte politique surchauffé et marqué par des tensions, tant internes qu’externes.
« Comment reconstruire le pays, sans bannir la rancune de nos cœurs, sans chercher à résoudre les conflits qui nous divisent ? Comment y parvenir, sans organiser un dialogue national, de manière à changer notre différence en force et nos visions contraires en richesse » ?, se questionnent les évêques, lors d’une conférence de presse le 2 décembre 2013.
A l’interne, l’opposition politique occupe le macadam et réclame la démission de l’actuelle administration politique Martelly/Lamothe.
La question des élections, qui ne sont pas organisées à temps, la tentation dictatoriale du président de la république - s’exprimant par une volonté délibérée de dissoudre le parlement en janvier 2014, la corruption, le népotisme, le détournement de fonds publics - sont parmi les griefs des anti-Martelly.
A l’externe, les relations avec la République Dominicaine s’enveniment, depuis l’arrêt de la cour constitutionnelle dominicaine, du 23 septembre 2013, rendant apatrides plus de 200 milles Dominicaines et Dominicains, dont une grande partie d’ascendance haïtienne.
La conférence épiscopale catholique romaine en Haïti rejette toute position et proposition « extrémiste de ceux, refusant le dialogue et la voie diplomatique », pour résoudre les problèmes haïtiens.
Les prélats catholiques romains prédisent « l’expulsion » des Haïtiens et Haïtiennes de leur propre pays, s’ils ou si elles refusent de prendre la voie du dialogue franc et sincère, au lieu d’alimenter « l’exclusion, la méfiance, la médisance ».
« Aujourd’hui encore, nous continuons à créer des situations de méfiance et de destruction de l’autre. Ce qui menace notre futur et dérange nos relations avec nous-mêmes, avec nos prochains et avec notre environnement », déplore la conférence épiscopale catholique romaine en Haïti.
Les évêques dénoncent « les querelles mesquines et intéressées pour le pouvoir, le manque de respect pour les lois républicaines, la dégénérescence de la vie morale et l’effritement des valeurs fondamentales, la corruption dans l’administration publique, l’intolérance de l’opinion contraire, le scandale de l’écart croissant entre les enrichis et les appauvris », maux et tares qui sont présents dans la vie du pays.
Toutefois, la conférence épiscopale catholique romaine persiste à croire que tous les acteurs haïtiens seraient pour la réconciliation nationale.
Pour permettre à ce peuple de vivre des jours meilleurs et rassurants, elle propose « des dirigeants des deux sexes, élus par le peuple », avec, pour qualités, l’honnêteté et le patriotisme.
Elle suggère, entre autres, des autorités ecclésiastiques exemplaires et partisanes de la paix, des leaders de partis politiques visant l’intérêt collectif, la justice et la paix, des scientifiques, des professionnels au service de la population. [efd kft rc apr 03/12/2013 11:00]