P-au-P, 3 déc. 2013 [AlterPresse] --- L’accès au multimédia doit se conjuguer dans une perspective d’engagement citoyen dans une médiation communautaire où la technologie ne doit pas être uniquement « un témoin de la modernité », déclare Gotson Pierre, coordonnateur du Groupe Médialternatif.
Il intervenait à l’inauguration formelle d’un télécentre communautaire, le 28 novembre 2013 au local de la fondation St Charles de Scalabrinien, dans le nouveau quartier de Corail-Cesse lesse constitué, il y a trois ans de déplacés du terrible séisme de janvier 2010.
Dans ce contexte, pour Gotson Pierre, les technologies de l’information et de la communication doivent servir d’outils pour « intégrer l’espace public et améliorer sa participation citoyenne ».
Corail Cesselesse accueille le troisième télécentre communautaire mis en place par le GM et ses partenaires, la Solidarité des femmes haïtiennes (Sofa), le Centre Pétion Bolivar et l’organisme italien CISV.
Les télécentres communautaires au nombre de trois à présent, sont installés dans les quartiers de Carrefour-feuilles ( périphérie sud), de Corail Cesselesse et dans la commune de Carrefour (Sud).
Ce troisième télécentre installé à Corail Cesselesse entre dans le cadre du projet « droit à la communication pour la citoyenneté active des jeunes et des femmes à Port-au-Prince » financé par l’Union européenne (Ue).
Le prêtre Isaia Birollo de la fondation St Charles, conscient du difficile accès à l’internet dans la zone se dit très satisfait du projet qui s’y est implanté.
Il invite les associations du quartier à « se réunir, à discuter pour voir comment s’impliquer dans le changement de leur communauté ».
S’organiser pour relever le défi de léguer une communauté viable où les générations futures pourront vivre décemment : telle est l’exhortation de la représentante de la Sofa, Evelyne Larrieux, aux habitants et habitantes de Corail Cesselesse venus prendre part à l’inauguration du télécentre considéré comme « un espace de réflexion et de proposition pour changer leur vie ».
Cependant, les utilisateurs et utilisatrices ne se confineront pas sur leurs seuls vécus, ils partageront leur expérience avec d’autres communautés.
En ce sens, des activités de formation en plaidoyer, en vidéo participative doivent permettre aux ayants-droits du projet « de réaliser des documentaires sur leur propre réalité pour non seulement les partager dans le réseau de télécentres mais aussi inviter les autorités concernées à les voir » selon Harry Jean, directeur du projet.
Parents de jeunes, jeunes ayants droits ont souligné l’importance fondamentale de ce projet dans la communauté.
« Je pourrai maintenant rédiger mes devoirs, faire des recherches sur internet, me connecter avec le monde sans avoir à me déplacer très loin. Et je pourrai aussi rencontrer d’autres jeunes pour discuter des problèmes de Corail , confie une ayant-droit, Minata Louis.
Mis à part les ordinateurs avec connexion internet, le télécentre de Corail dispose de caméras, d’appareils photo et de magnétophones pour utiliser le multimédia au service de la communauté. [efd emb gp apr 03/12/2013 12 :50]
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